
Depuis la fermeture des frontières burundo-rwandaises, des Rwandophones sont arrêtés dans différentes localités du pays. Un nombre important est actuellement en détention. La population déplore que certains sont aussi dépouillés de leurs biens.
Au petit matin de ce mardi les habitants des collines Kirwati 1 et Kigwati 2 de la zone Rukaramu, Commune Mutimbuzi de la province Bujumbura se sont réveillés encercler par la police. Il s’agissait d’une opération de fouille perquisition dans les ménages, pour vérifier des pièces d’identités. Les cibles de cette opération supervisée par le commissaire communal de la police Prosper Kazungu, affirment des sources locales, c’étaient les Rwandais. Ils sont détenus à la commune Mutimbuzi, témoigne un habitant de la zone Rukaramu. « Plusieurs Rwandais ont été arrêtés. L’opération visait les Rwandais même si quelques ressortissants de la RDC en ont été victimes.»
Une opération similaire a été déjà faite en Mairie de Bujumbura.
Depuis la fermeture des frontières burundo-rwandaises, des Banyamulenge et certains ressortissants Rwandais vivant dans le quartier Mutakura, de la zone urbaine de Cibitoke, ont commencé à être traqués. Certains membres de la communauté des Banyamulenge ont été conduits dans leur camp se trouvant à Bwagiriza, en commune Butezi de la province Ruyigi. Les élèves qui étudient dans la ville de Bujumbura ont été contraints d’abandonner les études. Des Rwandais ont été aussi arrêtés. « Ce sont surtout les tutsi qui sont ciblés car il y a d’autres Rwandais qui ont des magasins dans les localités de Mutakura et Cibitoke qui sont tranquilles. » Révèlent des habitants du quartier Mutakura.
Des sources de Mutakura déplorent le fait que ces Rwandophones ont été également dépourvus de leurs biens comme leurs téléphones portables, ils les accusent de parler avec des rebelles. Les Rwandophones apprehéndés à Mutakura ont été conduits au cachot de la Brigade Spéciale de Roulage BSR, en nombre important. Cette traque des Rwandais du quartier Mutakura est dirigée par Adelin Ndikumasabo, un des responsables du quartier, appuyé par des imbonerakure (des jeunes du parti au pouvoir).
A l’annonce de la fermeture des frontières avec le Rwanda le 11 de ce mois en cours, le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique a aussi déclaré que les Rwandais sont indésirables au Burundi et qu’ils avaient commencé à les renvoyer chez eux.