
Ce lundi matin, Willy Kwizera, journaliste de la radio Bonesha FM, a été violemment agressé par un groupe de représentants des étudiants de l’Université du Burundi, au campus Mutanga. L’incident s’est produit alors qu’il menait ses activités habituelles, il était à la recherche d’informations sur les conditions de vie des étudiants.
Selon le témoignage de Willy Kwizera, arrivé sur le campus, il a d’abord rencontré un étudiant à qui il s’est présenté. Ce dernier se disant délégué de la deuxième année de la faculté d’économie, l’a orienté vers un autre étudiant. En insistant pour s’entretenir avec lui, il a appris que le représentant des étudiants serait la personne la mieux placée. Toutefois, ce qu’il a perçu comme une recherche du représentant était en réalité une manœuvre pour appeler d’autres étudiants afin de l’arrêter.
Malgré le fait qu’il ait décliné son identité, le journaliste a été violemment pris à partie et menacé de mort. Il raconte : « Arrivé à quelques mètres, j’ai vu trois jeunes garçons courir derrière moi. L’un d’eux m’a brusquement arrêté et m’a forcé à montrer ma carte nationale d’identité que je lui ai présentée. Ils m’ont alors obligé à retourner devant l’ancien restaurant où j’ai rencontré trois autres étudiants. Ils m’ont posé des questions auxquelles j’ai répondu. Ils m’ont accusé de collaborer avec Pacifique Nininahazwe avant de m’emmener dans le bureau de la représentation des étudiants, dans le pavillon 9, où j’ai été sérieusement tabassé à l’aide d’une matraque. Ils m’ont menacé de me tuer et de cacher mon corps dans un tiroir pour le faire sortir la nuit. »
Willy Kwizera demande que justice soit faite et que sa sécurité soit assurée. Il lance un appel au Conseil National de la Communication pour qu’il suive de près la situation des journalistes menacés. Il insiste pour que les auteurs de cette agression soient traduits en justice et précise : « Au cas où il y aurait d’autres tentatives de menaces, ce sera ce groupe d’étudiants de l’Université du Burundi, campus Mutanga. »
Il convient de rappeler qu’auparavant, le 21 avril, le même journaliste, accompagné de Masudi Mugiraneza de la radio Nderagakura, avait été interpellé par la police en zone Kinama puis conduit dans les cachots du commissariat municipal de Bujumbura, situé dans les locaux de l’ancien Bureau Spécial de Recherche (BSR). Ils avaient été relâchés quelques heures plus tard. Ils avaient été arrêtés alors qu’ils couvraient un sit-in des clients d’une microfinance fermée depuis plusieurs mois.
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Photo : Willy Kwizera, journaliste de la radio Bonesha FM