Les déplacements au Burundi deviennent de plus en plus difficiles suite à la pénurie du carburant. De plus, il s’observe une hausse des prix des denrées alimentaires dans différents coins du pays.
A Bujumbura, certains optent d’aller au travail à pied car n’étant pas sûr de trouver un véhicule de transport en commun. Sur les différents parkings de la zone Musaga visités ce jeudi matin, aucun bus n’était visible. Ceux qui vont au travail doivent soit marcher soit prendre des taxi- vélos. « Il n’y a pas des bus à Musaga. Certains préfèrent aller au service à pied et d’autres préfèrent prendre les taxi- vélos vers le pont Muha. Sur tous les parkings de la 1ère avenue et de la 2ème avenue, il n’y a aucun bus. Même au centre-ville, nous observons de longues files de gens qui cherchent le carburant », raconte un habitant de Musaga.
La situation était identique dans les zones du nord de Bujumbura. Lorsqu’un des rares bus se présente, les passagers se bousculent pour tenter d’avoir une place. « Par exemple, si vous prenez un bus à Mutakura, il passe d’abord à Kinama et Kamenge. Des personnes se bousculent dans les parkings situés au quartier. Au centre-ville, il y a peu de bus en circulation. C’est dommage ! », a décrit un habitant venu de Mutakura.
Les habitants de la ville de Bujumbura indiquent que cette pénurie de carburant risque de créer beaucoup de problèmes si le gouvernement ne trouve pas de solution. « Si rien n’est fait vraiment, ça sera le désordre. Il y a un problème réel d’essence et du mazout. Au centre-ville, les gens circulent avec des bidons pour chercher du carburant. Presque toutes les stations sont fermées », raconte un témoin.
Pour le moment, des retards au service s’observent en mairie de Bujumbura suite à ce manque de carburant.
Pareille situation à l’intérieur du pays.
L’avant-midi de ce jeudi, c’était le désordre qui y régnait au parking dit COTEBU des bus se rendant à l’intérieur du pays. Les gens allaient dans tous les sens à la recherche d’un véhicule qui pourrait les conduire à l’intérieur du pays. Peu de véhicules se remarquaient sur ce parking. Selon les chauffeurs rencontrés sur place, ils étaient peu car les autres étaient à la quête du carburant.
De 5 heures jusqu’à 10 heures, des passagers attendaient toujours les véhicules, nous ont-ils confiés. Des fois, ils attendent toutes ces heures et finissent par reporter leur voyage par manque de véhicule.
Un autre constat fait sur ce parking est que le système de distribution des tickets fixant l’heure du départ est presque abandonné. Les personnels des agences de voyage nous ont expliqué qu’ils octroient uniquement les tickets lorsqu’ils sont sûrs d’avoir du carburant. Ce qui n’est plus évident. Ils disent enregistrer d’énormes pertes depuis le début de la pénurie du carburant au Burundi, il y a un mois.
Les passagers et personnels des agences de voyage routière interpellent le gouvernement de prendre en main cette question de pénurie de carburant et trouver une solution adéquate.
Une pénurie avec son cortège de malheurs.
Les conséquences de cette pénurie du carburant se manifestent dans différentes provinces du pays
Les produits alimentaires en province Muyinga coûtent extrêmement chers surtout ceux en provenance de la Tanzanie. Les habitants de cette province indiquent que cette flambée des prix est consécutive au manque de carburant qui se manifeste dans le pays. Ils précisent qu’ils viennent de passer deux semaines sans être approvisionnés en carburant de type essence et mazout. Notre source de la province Muyinga témoigne. « Cette pénurie du carburant a entrainé la flambée des prix des denrées alimentaires. Par exemple, un kilogramme de riz qui se vendait à 1600 francs s’achète aujourd’hui à 2300francs. L’huile qui s’achetait à 5000 francs coûte aujourd’hui 12.000 francs. Un savon qui se vendait à 300 francs coûte 700 francs. Tout cela à cause du manque de carburant ».
Une autre conséquence relevée par nos sources à Muyinga, plusieurs autres articles de première nécessité ne sont plus disponibles. Ce qui rend la vie difficile dans cette province. « Cette situation nous préoccupe beaucoup. Des fois, on est découragé car la vie devient de plus en plus difficile ici en province Muyinga. Quand il n’y pas de carburant, tous les produits se raréfient et le peu qu’on trouve coûte extrêmement cher », se lamente un habitant de Muyinga.
La population de la province Muyinga demande aux autorités habilités de suivre de près cette question et de réguler la distribution du carburant sur les stations-services car elle est émaillée d’actes de corruption une fois disponible.
Les pompistes servent les clients avec des bidons qui, par après, revendent le carburant au marché noir à un prix très élevé. Un litre d’essence officiellement vendu à 2455 francs est vendu à 6000 francs.