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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Burundi : Carence de billets de cent francs

Burundi : Carence de billets de cent francs

Depuis plusieurs semaines, les billets de cent francs  (100 BIF) ne sont plus visibles en circulation. Les conséquences de cette situation se répercutent entre autres sur les usagers des bus de transport en commun. Ces derniers se retrouvent en train de payer plus que le coût du ticket de transport par manque de petits billets.

En Mairie de Bujumbura, pour un trajet de six cents francs, les usagers des bus de transport en commun payent actuellement mille francs. Et pour les clients qui donnent deux mille francs pour le même trajet, ils obtiennent mille francs comme solde au lieu de mille quatre cents francs. Les transporteurs expliquent qu’ils n’ont pas les billets de cent francs, ce que dénoncent les habitants de la capitale économique qui parlent de spéculation. De cette situation, résulte souvent des mésententes entre transporteurs et clients.

Les conséquences de cette carence de petits billets sont signalées également dans d’autres activités de commerce. Personne ne peut acheter un produit de cent francs burundais.  « Les mêmes problèmes de manque de billets de 100 BIF se remarquent aussi au niveau des quartiers. Personne ne peut acheter un article dans une boutique quand il a un billet de cinq cents ou mille francs. Le reste ne lui est jamais remis. Ainsi, la plupart des citoyens décident d’abandonner l’achat de ces articles à cause du manque des billets de 100 BIF. » Indique une autre source, habitant dans un des quartiers de Bujumbura.

Selon certaines sources, mis à part le manque de billets de 100 BIF, certaines institutions financières ne servent pas des billets de 5 mille et 10 mille.

Nous n’avons pas pu recueillir les responsables de la Banque de la République du Burundi, BRB.

 Rumonge: Les activités du port  paralysées par le manque de devises

Rumonge: Les activités du port paralysées par le manque de devises

Le port de Rumonge connaît un dysfonctionnement actuellement, car les commerçants étrangers n’y viennent plus régulièrement à cause de la crise de devises qui ne cesse d'empirer au Burundi.  La plupart des gens qui exerçaient leurs activités sur ce port sont presque au chômage, ce qui affecte leurs vies en famille.

La circulation de gens a sensiblement diminué au port de Rumonge. Les commerçants en provenance des pays limitrophes du Burundi ne fréquentent plus souvent ce port comme avant, suite au manque de devises. Au lieu de vendre leurs produits au Burundi, ces commerçants préfèrent d’autres pays à cause aussi de la dévaluation de la monnaie burundaise.  « On n’apporte plus de marchandises sur le port de Rumonge. Normalement, sur ce port, des commerçants congolais nous fournissaient du Mukeke. Mais, ce n’est plus le cas, ils préfèrent les vendre en Tanzanie, car  non seulement le pays n’a plus de devises, mais aussi notre argent n’a plus de valeurs. Actuellement, un dollar américain équivaut à plus de 6000  francs burundais. » Explique une source de ce port.

Les conséquences de ce dysfonctionnement sont multiples pour les populations qui y exercent leurs activités.  Pour le moment, ces gens sont presque au chômage, et la situation est empirée par la flambée des prix des produits de première nécessité. Ils se retrouvent dans l’incapacité de nourrir leurs familles. 

« Les pertes sont énormes. D’abord, il n’y a plus de touristes qui viennent ici. Avant la crise de devises, les voyageurs étaient nombreux et achetaient nos marchandises. C’est le cas des congolais qui achetaient la viande de vache et en retour ils nous apportaient du poisson, dit Mukeke. Mais, ce n’est plus le cas. Le sel qui provient de la Tanzanie est aussi actuellement difficile à trouver, car on ne le fournit plus régulièrement, ce qui fait que son prix a également augmenté. » Déplore un des travailleurs sur ce port.

Conséquemment à cette situation, ceux qui faisaient aussi le commerce sur ce port en vendant les poissons, sont pour le moment au chômage et ne peuvent plus subvenir aux besoins de leurs familles.

Les informations fournies par les populations exerçant sur le port de Rumonge indiquent que la situation est aussi plus compliquée pour les propriétaires des maisons de passage se trouvant dans les environs. Ils n’ont plus de clients qui, en grande partie, étaient constitués par ces commerçants en provenance des pays limitrophes. 

La population de Rumonge demande au gouvernement de résoudre ce problème de carence de devises.

 

Burundi : Le prix du sucre haussé à  plus de 150%

Burundi : Le prix du sucre haussé à plus de 150%

Ce samedi 14 septembre 2024, la direction de la Société Sucrière de Moso, SOSUMO, a décidé d’augmenter le prix du sucre. Le prix d’un 1 kg de sucre a été plus que doublé. L’Association Burundaise des Consommateurs parle d’une hausse exagérée et demande que la décision soit revue pour l’intérêt des consommateurs.

Le prix officiel d’un kilogramme de sucre était jusque-là de 3 300 Francs Burundais, désormais la même quantité sera vendue à 8000 francs burundais. Dans une conférence animée ce lundi 16 septembre, Aloys Ndayikengurukiye, Directeur Général de la SOSUMO, a expliqué que la décision a été prise conformément « à l’ordonnance sortie conjointement par les ministres en charge du commerce et des finances en août dernier, libéralisant le commerce du sucre et précisant que les prix seront fixés en fonction du coût de production et d’importation. »

Le Directeur Général de la SOSUMO, l’unique usine de production du sucre au Burundi, de mentionner que les prix de tout ce que l’usine utilise dans la production du sucre ont beaucoup augmenté. « Les machines, les intrants utilisés ont sensiblement augmenté sur le marché local et étranger. »

Aloys Ndayikengurukiye a fait savoir que la mesure vise aussi à limiter les spéculations de certains commerçants. « Les privés ont commencé à importer le sucre. Dans différents points de vente, dans les marchés et alimentations, le prix d’un kilogramme de sucre importé varie entre 8 000 Francs Burundais et 12 000. Notre décision permettra donc aussi de limiter les spéculations de certains commerçants qui vendaient le sucre de la SOSUMO à un prix très exorbitant. »

L’Association Burundaise des Consommateurs, ABUCO, déplore beaucoup cette décision. « La décision n’a pas tenu en compte la réalité du consommateur », a fait savoir le président de l’ABUCO dans sa réaction.

Pierre Nduwayo souligne que c’est la première fois au Burundi que le prix d’un article est augmenté à plus de 150 %.  Réagissant à l’argument de vouloir ajuster le prix de la SOSUMO à celui des commerçants privés, le président de l’ABUCO a tenu à souligner qu’une société étatique ne fonctionne pas comme des privés, car «  L’État doit protéger le consommateur et des fois doit faire des efforts pour ne pas hausser les prix. »

Pierre Nduwayo, président de l’Association Burundaise des Consommateurs, appelle à la révision de cette décision. Il demande que le prix soit diminué à défaut d’être maintenu comme il était.

Depuis des années, cette denrée est rare dans le pays. La SOSUMO avait fini par accepter qu'elle n'est plus à mesure de satisfaire le marché intérieur.

 

Burundi : La situation économique critique fait bouger les décideurs de la Banque Mondiale

Burundi : La situation économique critique fait bouger les décideurs de la Banque Mondiale

Visite la semaine passée d’une délégation du conseil d’administration de la Banque Mondiale au Burundi. Une telle délégation avait visité le Burundi la dernière fois il y a plus de 30 ans.  Une visite qui, selon différentes sources contactées par la RPA, est faite en cas de situation très critique du pays.

Cette délégation a visité le Burundi du 04 au 7 de ce mois en cours. C’était un groupe de 11 personnes qui ont rencontré différentes autorités du pays : le président de la République Evariste Ndayishimiye, son premier ministre Gervais Ndirakobuca, les autorités en charge des finances du pays ainsi que des organisations de la société civile. Sur le compte X de la présidence de la République du Burundi, ils ont souligné qu’une telle visite datait de 1987. Différentes institutions du pays comme la présidence du pays, le ministère des finances ont fait savoir que l’objectif de cette visite était de se rendre compte des réalisations et impacts des projets appuyés par la Banque Mondiale, d’échanger sur la situation socio-économique du pays, sur les priorités du pays et les stratégies du développement durable.

Des sources concordantes contactées par la RPA expliquent qu’une telle délégation de la Banque Mondiale ne se déplace qu’en cas d’une situation grave.  Constituant le groupe de décideurs de la Banque Mondiale, ils se rendent sur terrain pour s’enquérir eux-mêmes des problèmes à l’origine de la mauvaise collaboration avec cette institution mondiale.

Pour le cas du Burundi, nos sources précisent que les relations ne sont pas déjà bonnes entre le Burundi et la Banque Mondiale, car Gitega ne respecte pas les exigences de cette banque et arrive au point même où des financements octroyés par cette banque ne sont pas utilisés dans leur grande partie.

Dans son fonctionnement, la Banque Mondiale octroie des dons et des crédits aux pays, des crédits que ces pays doivent rembourser. Des sources dignes de foi révèlent que le Burundi est vu par la Banque Mondiale comme un pays en faillite, incapable de rembourser les crédits donnés. Cette haute délégation de la Banque Mondiale s’est donc rendue sur terrain pour s’informer elle-même des raisons à l’origine de la situation, mais également voir les possibilités de collaboration qui restent et les moyens d’aider le pays à se remettre sur les rails.

Après la visite de cette haute délégation de la Banque Mondiale, les acteurs du secteur financier du Burundi sont optimistes, car le groupe a promis des financements. L’octroi de plus de 100 millions de dollars pour lutter contre les inondations serait, expliquent nos sources, une façon de la Banque Mondiale de voler au secours du Burundi en carence de devises, et ainsi lui permettre de faire quelques importations urgentes comme celle du carburant et des médicaments.

 

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Photo : Le président Evariste Ndayishimiye avec la délégation du conseil d’administration de la Banque Mondiale et de sa représentation nationale et régionale

 

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