C’est à partir de 17 heures que les marchands de fruits commencent à circuler avec leurs brouettes en bois dans la ville de Kampala. Ils vendent des ananas, des mangues et des cannes à sucre pour la plupart. Ils jettent des coups d’œil dans tous les sens pour éviter d’être surpris par les agents de la Mairie. Ils travaillent principalement la nuit pour éviter de payer les taxes comme d’autres marchands. La plupart des vendeurs de fruits sont des ougandais, mais certains burundais qui se sont réfugiés dans ce pays font également ce commerce.
‘’Comment pouvons-nous payer des taxes avec un capital de 40 ou 50 mille shillings ? C’est impossible’’, explique un marchand de fruits burundais qui signale que pendant la journée les vendeurs ambulants sont exposés aux arrestations et aux amendes exorbitantes des agents la Kampala Capital City Authority.
Les marchands burundais indiquent que parfois les fruits pourrissent. D’autres défis rencontrés, signalent ces burundais, c’est le problème de connaissance des langues parlées en Ouganda.
‘’La langue Ougandaise et l’Anglais qu’ils utilisent ici nous donnent du fil à retordre parce qu’au Burundi nous parlions normalement le Kirundi, le Français et le Swahili’’, se lamente un vendeur burundais qui déplore le fait que certains clients aillent voir ailleurs à cause de différence de langues.
Cependant, ces réfugiés burundais résidant à Kampala signalent qu’ils gagnent entre 10 et 20 mille shillings par jour. ‘’Nous modifions la recette suivant les saisons et suivant le goût de la clientèle’’, explique un vendeur burundais qui précise que les clients achètent beaucoup pendant la saison sèche.
‘’Que le HCR nous appuient !’’
C’est ce que l’un de ces marchands burundais de Kampala dit lorsqu’on lui demande ce qui peut permettre le développement de son commerce.
Ces réfugiés burundais font savoir qu’ils sont prêts à former des groupes de 10 ou 20 personnes s’ils obtiennent un capital suffisant. ‘’Nous voulons faire notre commerce dans des magasins et comme ça nous ne nous cacherons plus et nous paierons les taxes comme les autres’’, indique ces burundais qui réclament avec insistance l’assistance du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés.
En plus d’un appui financier de la part du HCR, ces réfugiés burundais demandent à leurs pairs qui ont fait le droit de leur apporter un soutien juridique dans leurs activités.