Le taux élevé de l’inflation au Burundi n’est pas seulement la conséquence de la crise liée au 3ème mandat de Pierre Nkurunziza. Les experts en économie indexent la banque centrale du pays. Clovis Rugemintwari, chercheur en économie et expert en banque et monnaie, dit que quand on n’a plus de ressource on fait recours à l’impression de beaucoup de billets avec des conséquences sur l’économie : « Quand on n’a plus de ressources, on fait recourt à la planche à billet. Et comme la production n’a pas suivie, la conséquence immédiate se transmet au niveau des prix », explique cet expert en économie.
Sans aucune possibilité d’imprimer des devises, la BRB a arrêté les différentes mesures que les économistes qualifient de stratégies adoptées par la BRB pour collecter des devises au moindre coup. De ces mesures, les économistes citent l’imposition du taux de change à un taux inférieur à la valeur réelle de la monnaie. Ici, la BRB vise la restauration de l’image du pays en prétendant montrer que la monnaie locale garde sa valeur. En plus de cela, la BRB a exigé aux différentes sources de devises, l’ouverture des comptes à la banque centrale : « On a contraint tout le monde à échanger au taux fixé par la BRB. Et dans ce cas, c’est la BRB qui gagne en gardant une bonne partie d’argent dans ses caisses », ajoute l’expert en économie.
Les économistes disent que cette mesure n’évite pas les conséquences sur l’économie du pays. Se basant sur ce taux forcé de la BRB, le FMI prévoit la dépréciation de la monnaie burundaise qui arrivera à 120% en 2022. Et pour restaurer l’économie du Burundi, les experts en économie pausent la résolution de la crise en cours comme condition sine qua none avant tout autre projet de développement.