Le kwashiorkor prend une ampleur inquiétante en province Ruyigi, surtout durant ce mois d’Août. Selon un agent du secteur de la santé, les chiffres sont d’autant plus alarmants vue que dans tout le pays, on a déjà entamé la période de récolte.
« On avait l’habitude d’accueillir plus de malades durant la période de soudure. C’est pour cela qu’au mois d’Avril, on a admis jusqu’à 20 patients. Normalement, aux mois de Juillet et Août, le nombre de patients diminue très sensiblement jusqu’à 10 car c’est la saison de récolte. Malheureusement, nos prévisions montrent qu’à la fin de ce mois d’Août, on aura atteint le nombre de 40 patients. C’est très alarmant. » Raconte notre source
Un des habitants de Ruyigi qui s’est entretenu avec la RPA fait savoir que la pauvreté est la principale cause de cette maladie causée par le manque de protéines, une maladie qui touche principalement les femmes et les nourrissons. « Franchement, il est impossible pour une mère d’allaiter son enfant alors qu’elle n’a pas mangé à sa faim. Vous comprendrez alors qu’un enfant qui grandit dans de telles conditions a de fortes chances de souffrir de Kwashiorkor. »
L’information est confirmée par l’administration locale. Selon un des administratifs à la base, le non accès aux soins de santé constitue également une porte d’entrée du kwashiorkor ne fait qu’aggraver la situation, car cela fragilise davantage les malades. « Quand un enfant tombe malade, il devient capricieux et ne mange pas du n’importe quoi. Et si on n’a pas les moyens de le satisfaire, il reste là, sans rien manger de la journée, ce qui ne fait qu’affaiblir son système immunitaire. Il en va de même pour les autres catégories de personnes. En effet, à cause de la pauvreté, certains n’arrivent pas à se procurer la carte d’assurance maladie. Et, à la longue, ils finissent par souffrir d’une carence nutritionnelle. »
Pour rappel, entre Mai et Juillet, le nombre de patients admis variait entre 12 et 16. Mais au 20 de ce mois d’Août, le service de stabilisation thérapeutique de Ruyigi comptait déjà 29 patients. Parmi eux, 3 étant issus du camp de réfugiés de Kavumu situé en province Cankuzo.