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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Des policiers de l’unité spéciale API ont assassiné la famille du cameraman Nkezabahizi victime de son travail: Enquête exclusive de la RPA

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La famille de Christophe Nkezabahizi, cameraman de la télévision nationale, a été décimée le 13 octobre 2015 à son domicile. Le Parquet de la république indexe un certain Joris comme étant l’auteur de ce massacre, mais une enquête exclusive de la RPA nous a mené à des policiers de l’unité de protection des Institutions (API). Le mobile de ce massacre serait le travail du cameraman.

Selon nos enquêtes auprès de plusieurs sources, Christophe Nkezabahizi, son épouse, ses deux enfants ainsi qu’un autre parenté se trouvaient tous à leur domicile au quartier 3 de la zone Ngagara en ce mardi 13 octobre 2015. Les auteurs du massacre du cameraman de la RTNB et de sa famille sont des policiers venus à bord d’un pick-up en provenance du camp de l’unité spéciale de protection des Instituions (API) situé au quartier 9 de Ngagara, ex-camp municipal.

 

D’après des sources au quartier 3 où vivaient les victimes, l’équipe envoyée pour trouver Christophe Nkezabahizi avait du mal à s’orienter. « Leur chef ne cessait d’appeler sur son talkie-walkie pour demander l’adresse précise de Nkezabahizi » nous indiquent nos témoins. Ce jour-là, Christophe se trouvait à son domicile. Selon nos sources, le cameraman prenait un verre assis sur une petite terrasse devant l’entrée de sa maison ; car il n’était pas de service à ce moment.

 

 

Le déroulement des faits 

 

 

Les policiers ont fini par trouver le domicile de Nkezabahizi et l’ont aussitôt abattu d’une balle dans la tête. Un plan avait été minutieusement préparé pour justifier l’attaque dans le quartier 3 de Ngagara ainsi que l’assassinat de Christophe et sa famille. D’après nos informations, en plus des policiers de l’API et du Kazungu du SNR, des jeunes Imbonerakure du parti au pouvoir avaient été associés à la mission. Leur rôle, selon nos sources, était de créer un incident majeur pouvant justifier l’intervention musclée de la police au quartier 3. C’est ainsi qu’ils ont reçu des armes et des tenues de la police API avant d’être envoyés dans le quartier et « jouer le rôle d’insurgés attaquant des policiers ». Parmi les policiers présents ce jour-là, « certains connaissaient l’objectif réel de la mission tandis que d’autres croyaient combattre des insurgés armés » poursuivent nos sources.  

 

Nos enquêtes nous ont permis d’identifier les chefs du commando-assassin en l’occurrence une femme officier de la police API prénommée Blandine ainsi que Mathias Joseph Niyonzima surnommé Kazungu, un agent du service national des renseignements très connu pour sa participation dans de nombreux crimes dont des assassinats. Au total, l’équipe était composée de 10 policiers dont 8 hommes et 2 femmes. Nous sommes également parvenus à identifier plusieurs autres membres du commando qui a exécuté la famille Nkezabahizi : il y avait un certain Nshimirimana Jean Marie Vianney surnommé « Mutwa » qui dirigeait les policiers de l’API ainsi que des hommes membres de la ligue Imbonerakure dont  Modeste Mbonyimana, Willy Uwimana, Egide Nkurikiye, Egide Ndayisenga, Sandrine Mugisha, Jeanne Ndayishimiye et Clovis Niyoyankunze.

 

Nos sources nous indiquent qu’après l’exécution de Christophe Nkezabahizi, les policiers ont passé toute une heure sur place, tenant en joue Alice Niyonzima « Kadudu » l’épouse de Christophe, Inès et Trésor leurs deux enfants ainsi qu’Evariste, un parenté qui vivait chez Christophe. « Alors que le corps du cameraman de la RTNB gisait devant eux, Alice et ses enfants imploraient  l’officier Blandine et les policiers qui l’accompagnaient de leur épargner la vie » poursuivent nos sources. 

 

 

L’ordre de les exécuter tombe

 

 

D’après nos sources, durant tout le temps que l’épouse et les enfants de notre collègue imploraient pour leur vie, les coups de téléphones s’enchainaient pour « demander le sort du reste des membres de la famille ». Les policiers ne s’entendaient pas sur le fait de laisser en vie ou non les autres membres de la famille. Finalement, l’ordre d’exécuter toute la famille sera donné par le Commissaire de Police principal Alain Guillaume Bunyoni, Ministre de la sécurité publique. Nos sources indiquent que l’officier Blandine ainsi que Kazungu qui dirigeaient l’opération sont partis « après avoir donné l’ordre d’exécuter tous les membres de la famille présents puisque leur chef Bunyoni l’avait exigé ». 

 

Après l’exécution d’Alice, des enfants de Christophe et d’Evariste, les policiers ont tiré de nombreux coups de feu « dans l’objectif de faire croire au voisinage qu’un échange de tirs avait lieu avec un groupe armé dans le quartier et pour inciter d’éventuels témoins à se terrer chez eux ». Notre enquête nous révèle qu’un véhicule de la RTNB, la chaîne publique qui employait le cameraman Christophe, a été utilisé pour dérober les corps des 5 victimes durant les tirs.

 

Ayant appris le carnage survenu au quartier 3 de Ngagara, des membres de la famille de Christophe et Alice sont parvenus au domicile des victimes mais n’ont trouvé aucun corps sur place, poursuivent nos sources. D’après nos informations, c’est Willy Nyamitwe, chargé de la Communication à la Présidence de la République qui s’est impliqué pour que les corps détournés soient restitués à la famille. Willy Nyamitwe est un natif de Ngagara qui était également un ami d’Alice « Kadudu », la femme de Christophe. « Il a donné l’ordre au Directeur de la RTNB Jérôme Nzokirantevye d’ordonner à son tour au conducteur du véhicule de la RTNB de ramener les corps » nous précise une source.

 

Les habitants du quartier 3 disent avoir entendus de nouveaux coups de feu ; selon nos sources « ces nouveaux tirs visaient à créer un passage au retour du véhicule avec les corps pour qu’il n’y ait aucun témoin ». Les corps des victimes ont à nouveau été transportés cette fois par le véhicule du chef de zone Ngagara à destination de la morgue de l’hôpital Roi Khaled.

 

 

Christophe Nkezabahizi victime de son travail

 

 

Pour trouver le mobile présumé du crime, nos enquêtes nous ont menées à la veille de l’assassinat de Christophe Nkezabahizi et sa famille. Depuis quelques semaines, le cameraman était en froid avec le Directeur général de la RTNB. D’après nos sources, « Jérôme Nzokirantevye n’appréciait pas les images tournées par ce cameraman chevronné de la télévision nationale sur les assassinats commis depuis le début de la crise ». Le cameraman recevait également des menaces.

 

En date du 12 octobre 2015, Christophe Nkezabahizi a donc été convoqué par le Ministre de la Communication Nestor Bankumukunzi qui se trouvait avec le Directeur Général de la RTNB Jérôme Nzokirantevye. Nos sources indiquent que les deux autorités ont reproché à Christophe « de travailler comme ceux des médias brûlés ». La rencontre ne se serait pas bien passée et Christophe est reparti furieux, nous indiquent toujours nos sources. A propos de cette convocation, le Ministre de la Communication Nestor Bankumukunzi dit totalement nier avoir rencontré Christophe Nkezabahizi la veille de son assassinat.

 

 

Quid des enquêtes du Parquet

 

 

La porte-parole du parquet général a rendue publique jeudi 24 octobre 2015 les résultats des enquêtes du ministère public sur l’assassinat de Christophe et toute sa famille. Selon Agnès Bangiricenge, la famille de notre collègue de la RTNB a été tué par un prénommé « Joris » mais le parquet n’a pas indiqué son identité complète et s’est contenté de dire que lui et « un groupe de jeunes délinquants » sont les auteurs du massacre.  Certaines incohérences se trouvent dans ce rapport notamment le fait que « ce groupe de délinquants voulait récupérer des images qu’il avait prises sur la scène du crime », ce crime évoqué étant l’attaque à la grenade sur 3 policiers en tenue civile au même quartier 3 survenue un peu avant le massacre de la famille Nkezabahizi. Pourtant, de nombreuses sources à la RTNB confirment que « Christophe n’était pas de service au moment de son assassinat le 13 octobre 2015 ». La seule vérité qui sort du rapport du Parquet selon nos sources qui nous ont révélé le mobile de cette exécution, c’est que « le cameraman a été victime de son métier mais pas de la manière dont l’a présenté le ministère public ».

 

La famille de Christophe Nkezabahizi rejette totalement les enquêtes du Parquet qu’elle juge non convaincantes. Certains voisins des victimes sont toujours emprisonnés tandis que d’autres ont fui le quartier.

  

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