Les élections au sein de la plateforme de l’opposition burundaise, le CNARED-GIRITEKA, qui viennent d’aboutir à la mise en place de nouveaux organes de cette plateforme révèlent que des calculs politiciens priment sur l’intérêt général au sein de la classe politique burundaise. L’on ne saura pas, du moins dans l’immédiat, déceler les vraies aspirations de ces acteurs politiques, en qui des centaines de milliers de victimes de la tyrannie du régime de Pierre NKURUNZIZA attendent le salut. Ce qui est évident, c’est que des intérêts sectaires et égoïstes semblent avoir caractérisé le vote. Ici, d’aucuns se demandent comment des membres d’une même formation politique peuvent voter contre le candidat qui se trouve être le président de leur parti. Ici, nous parlons de deux cadres du parti PPD-GIRIJAMBO qui ont voté contre leur candidat, en la personne de Léonidas HATUNGIMANA.
Dans le même ordre d’idées, des informations qui filtrent indiquent que les deux procurations du parti Sahwanya Frodebu qui, préalablement soutenaient le candidat HATUNGIMANA ont été, à la dernière minute, virées au compte du candidat Jean MINANI, l’heureux gagnant.
Toujours est-il que, dans le deal qui n’exclurait pas Bujumbura, les deux Frodebu auraient signés, le matin du vote, un acte d’engagement pour la réunification aux fins des élections de 2020. Mais que cacherait ce reel politic ?
Dans les prochains jours va se dérouler entre le CNARED et le régime de Bujumbura, le 5ème et probablement le dernier round des pourparlers inter burundais. Des observateurs avisés estiment qu’à l’issue de ce round, un arrangement politique pourrait aboutir à la mise en place d’un Gouvernement d’union nationale. Simple coïncidence ou stratégie arrêtée à l’avance ?
Le Gouvernement burundais s’est dit, et ce quelques heures avant la tenue de ces élections, être disposé à accueillir et à discuter avec des opposants en exil, y compris ceux jadis considérés comme des putschistes. Serait-il une autre raison qui expliquerait le retard dans la mise en place des institutions conformes à la nouvelle constitution controversée ?
Le fait est que, après l’annonce des résultats des élections au CNARED, des fuites en provenance du camp perdant laissent entendre que le camp gagnant serait, depuis longtemps, de connivence avec le régime NKURUNZIZA. Une hypothèse qui révolte l’ensemble des victimes de la dictature de Bujumbura. Même si l’on accorderait le bénéfice du doute aux partis en conflit, où se trouve l’espoir de toutes les familles de ces milliers de personnes assassinées, violées, torturées, portées disparues, enterrées dans des fosses communes, incarcérées arbitrairement, sans oublier ce demi-million de concitoyens qui croupit en exil ?
