Ce projet de démantèlement des sites des déplacés a été dévoilé ce samedi au chef-lieu de la commune Mutaho lors de la célébration de la journée internationale de la paix organisée par l’association Miparec.
En plus des autorités administratives et sécuritaires en province de Gitega, était invité dans ces cérémonies le président de la Commission Vérité et Réconciliation, Pierre-Claver Ndayicariye. Ce dernier et tous les autres intervenants sont revenus dans leurs discours sur le démantèlement des sites des déplacés, témoigne un des déplacés qui était sur place. « Ils ont dit que la paix règne au Burundi et qu’il n’y a aucune raison de garder les sites de déplacés dans le pays. Ils ont précisé que les déplacés devraient retourner sur leurs collines d’origine et ainsi aider les autres citoyens dans les activités de développement du pays»,
Parmi les inquiétudes soulevées par les déplacés figurent leur non-représentation administrative, le harcèlement dont ils sont souvent victimes et la crainte d’être éliminés car souvent accusés d’être ennemis de la nation, comme l’indique l’un des déplacés. « Par exemple à Mutaho, les déplacés n’ont aucune représentation dans l’administration locale. Qui pourrait plaider ou suivre de près les difficultés des déplacés ? Depuis la prise du pouvoir en 2005 par le parti Cndd-Fdd, les tutsis ne sont pas vus d’un bon œil. De plus, il y a des jeunes qui viennent de passer plusieurs jours au cachot. Ils sont accusés de rébellion. Seulement, je voudrais vous dire qu’ils n’ont pas été capturés dans le maquis ou tout simplement en flagrant délit avec des armes. Ils ont été appréhendés chez eux à la maison et conduits manu militari à la prison».
Selon toujours les déplacés, plus les élections approchent plus leurs droits sont violés. Ils précisent qu’ils n’attendent pas grand-chose de la Commission Vérité et Réconciliation, CVR, vu la façon dont elle a été mise en place.