« Kaburimbo, je le veux mort ou vif ». Voici, le mot d’ordre qui soutient le plan macabre que Révérien Ndikuriyo, Président du Sénat, répand comme une trainée de poudre à travers tout le pays.
Dans une tournée de sensibilisation, Révérien Ndikuriyo était en commune Marangara le 11 de ce mois. Sur place, il a eu l’occasion de dévoiler un plan qui a bien marché en commune Matana de la province Bururi.
A l’époque, un certain Kaburimbo soupçonné de détenir des armes était dans la ligne de mire du pouvoir. Sans considérer la présomption d’innocence, Révérien Ndikuriyo a mis sa tête dans la balance. Ce qui augure et justifie les exécutions extra-judicaires souvent répertoriées au Burundi. « Nous remercions la population de Bururi. Lorsque je me suis rendu à Matana, il y avait un certain Kaburimbo qui avait un centre de santé à l’intérieur duquel il donnait des entrainements militaires. Ce jour-là, je leur ai dit que je veux Kaburimbo mort ou vif », a déclaré Révérien Ndikuriyo.
Comme si cela ne suffisait pas, Révérien Ndikuriyo révèle l’autre axe du plan. C’est celui d’encourager le crime. Il se vante d’avoir encouragé la chasse à l’homme de Kaburimbo en y mettant même le prix. « Cinq millions, la mise une fois mort ou vivant. J’ai donné cinq millions pour sa tête. A vous la compétition pour l’emmener », se targue-t-il.
Un exemple des plus éloquents pour Révérien Ndikuriyo qui en profite pour appeler la population de Marangara à suivre cet exemple, celui de commettre un crime sans aucune autre forme de procès. « Pour la sécurité d’un pays, point de blagues. Personne ne peut perturber la sécurité de la population dans une commune. Il faut l’éliminer », a-t-il ordonné.
Au-delà du contenu, ces propos méritent une analyse sur le plan temporaire, spatial sans oublier le ton du discours.
Le ton de Révérien Ndikuriyo est celui de la réjouissance. Preuve que le plan a déjà porté des fruits et partant a déjà fait des victimes. Il faut donc expérimenter ce plan ailleurs. Ce qui nous ramène à l’analyse sur plan spatial. De Matana à Marangara, Révérien Ndikuriyo a déjà sensibilisé plusieurs de ses adeptes à travers ses diverses rencontres et réunions. Ensuite, Révérien Ndikuriyo ne fait rien au hasard. Il a bien choisi le temps propice, cette période pré-électorale propice pour l’intimidation et l’intolérance politique.
Par ailleurs, Révérien Ndikuriyo n’est pas à son premier coup du plan d’attiser la haine. Déjà en 2015, il a lancé le tristement célèbre mot d’ordre « Kora » des Interahamwe pour commencer l’extermination des opposants dans les quartiers dits contestataires de Bujumbura.
Enfin, de tels propos tenus par une telle haute personnalité sont susceptibles d’être repris par les membres de son parti et ainsi constitués la toile de fond de l’idéologie de tout le parti.