Selon des sources proches des familles, le cas de l’arrestation de ces dix jeunes a été soumis au gouverneur de la Province Ngozi, à l’Administrateur de la Commune Ngozi ainsi qu’aux forces de l’ordre ; mais tous disent ignorer l’arrestation même de ces jeunes pourtant menée dans leur juridiction. « Toutes ces autorités disent ignorer l’arrestation de ces jeunes ; mais c’est une stratégie qu’elles utilisent pour nier tout simplement » dénonce un proche d’une des victimes.

 

Les familles pensent que les jeunes arrêtés ont été emmenés en Mairie de Bujumbura. Elles se réfèrent aux véhicules qui les ont emmenés lors de l’arrestation mais aussi au fait que ces jeunes ne se trouvent dans aucun cachot de la Province Ngozi : « on se dit qu’ils sont à Bujumbura parce qu’on a vu les voitures qui les ont emmenés » poursuit notre source.

 

Les familles sont très inquiètes et demandent à connaître le lieu de détention des leurs : « Quand tu es en état d’arrestation par le Service National des Renseignements, aller à Bujumbura pour un simple paysan est très difficile. On ignore aussi où on peut trouver les nôtres », indique un parent sans nouvelles depuis près de dix jours.

 

Les défenseurs des droits de l’homme en Province Ngozi indiquent que la destination de ces jeunes ne leur a également pas été révélée malgré les recherches menées : « nous sommes en contact avec leurs familles, mais on ignore tous où ils sont détenus en Mairie de Bujumbura », nous indique un activiste des droits de l’homme à Ngozi.

 

Ces jeunes sont âgés de 18 à 20 ans, ils étaient rentrés sur leur terre d’origine après avoir séjourné à Bujumbura suite à la crise qui frappe le pays et au manque de moyens pour survivre dans la capitale.  L’arrestation de ces jeunes serait liée à ce seul motif d'avoir vécu dans certains des quartiers dits contestataires du 3ème mandat du Président Nkurunziza, selon les habitants de la Colline Kimenyi.