A quelques 25km de la capitale Kigali, dans le district de Kayonza, Eric Niyibizi ancien professeur et Directeur de l’école internationale de Ruyigi n’est pas passé inaperçu aux yeux du comité de recrutement de l’école primaire « Intwari school » de kayonza. Avec une expérience de plus de dix ans dans ce métier et très bon professeur de français, il obtient vite en 2016, le travail d’enseignant de français après son exil au Rwanda en 2015. Il grimpe les échelons petit à petit, fait d’abord partie du conseil disciplinaire de cette école pour être par la suite nommé à la tête de celle-ci.
‘’Je suis parti de zéro. Je travaillais avec des rwandais et ougandais qui maitrisaient parfaitement l’anglais alors que moi non’’, raconte-t-il. Déterminé, Eric s’inscrit alors dans des cours d’anglais avec son fils. Là, il surprend ses professeurs par son excellence. Son potentiel et sa sociabilité lui ont permis de vite trouver une place de choix dans son nouvel environnement. Depuis son arrivée au Rwanda, Eric Niyibizi a déjà acheté deux parcelles mais a aussi investi dans l’agriculture. Il ajoute aussi que le sens du travail des rwandais l’a poussé à se surpasser : ‘’Chez nous au Burundi, les gens ne se focalisent que sur un seul métier. Ici, tu peux trouver quelqu’un à la fois enseignant, cultivateur et commerçant.’’
Ses performances n’ont pas été sans difficulté. Eric Niyibizi se rappelle de ses difficultés à communiquer avec ses élèves. ‘’Mon plus grand problème a été la langue. La langue française avait un peu été oubliée au Rwanda. Il y’avait alors des mots que je devais expliquer en kinyarwanda et je me retrouvais à parler kirundi et mes élèves ne comprennent pas tous les mots de notre langue’’, explique Eric Niyibizi en rires, qui maintenant, maitrise bien le Kinyarwanda.
Ce burundais apprécie également l’accueil réservé aux réfugiés au Rwanda ; avec la carte de réfugiés, ces derniers ont les mêmes droits que les rwandais. Le Directeur de « Intwari school » évoque néanmoins le fait de ne pas avoir droit à la carte mutuelle chez les réfugiés pour se faire soigner facilement. Une question portée à la connaissance de l’administration du pays d’accueil et qui dit s’en occuper.
Article de presse sur l’émission TURIHO du 18 Décembre 2018. Avec le soutien de la Wallonie-Bruxelles International.