Cette réunion tenue dans l'après-midi de mercredi a rassemblé certains délégués, le chargé de sécurité de l’Université, OPC1 Célestin Nibona, et un conseiller du recteur de l'Université du Burundi. Les délégués présents à la rencontre disent qu'ils s’attendaient à connaître les avancées de leurs revendications concernant l’annulation des nouvelles mesures d’octroi de la bourse ; ce qui n'a pas été le cas.
« Les délégués qui étaient présents ont toujours demandé la libération de leurs collègues emprisonnés, la réintégration de leurs auditoires et un dialogue. L’université a décidé plutôt de remplacer tous les délégués signataires du préavis de grève au plus tard le 17 mai 2017 », rapporte un des étudiants qui a participé à la réunion.
Les représentants des étudiants ne s’étonnent cependant pas de cette mesure, car le rectorat veut toujours imposer le choix des représentants des étudiants.
« Les étudiants ne sont pas prêts pour cette nomination : ils vont procéder à des élections mais craignent pour leur sécurité », ajoute notre source.
Après cette réunion, le directeur de la régie des Œuvres universitaires, Anatole Nzinahora, a sorti une note concernant deux des délégués. Cette note informait Emery Ncutinamagara et Evrard Gashirahamwe qu'ils « doivent payer une amende de 150 mille francs chacun » suite à la non remise de certains équipements de la régie, y compris les matelas.
Cette décision a cependant étonné les étudiants, car les concernés ont fui au début de la persécution après l’appel à la grève, car ils étaient recherchés par la police. Ces mêmes étudiants avaient déjà été renvoyés pour une année académique.
Cinq étudiants signataires de l’appel à la grève sont toujours incarcérés à Mpimba. Ils ont à nouveau comparu mercredi au Tribunal de grande instance de Mukaza réuni en chambre de conseil. Selon un des avocats, ces étudiants sont accusés de rébellion et de grève ; accusation jugée « incompatible » car l'arrêt des activités est prévu par le code du travail.