La cour de récréation du Lycée Communal Rabiro est bondée comme tous les jours. Les élèves ont mis des uniformes propres et des chaussures neuves pour certains. Ils attendent avec impatience la proclamation des résultats du deuxième trimestre avant de débuter les vacances de Pâques.
Il est 9 heures précises. Les élèves se rassemblent tout autour du drapeau national. Et l’inimaginable se produisit. « Le directeur a alors débarqué d’une moto, soutenu par 2 personnes. Il était ivre-mort. Quand il a mis pied à terre, il s’est écroulé. »
Sidéré, le préfet des études va rejoindre le directeur dans son bureau pour se convenir sur la suite des évènements, vue que ce dernier était dans l’incapacité de se tenir debout afin de procéder à la proclamation. Mais ce fut peine perdue. « Le préfet des études a essayé de raisonner le directeur, mais en vain. Il a alors ordonné aux titulaires des classes de procéder à la proclamation. »
Ivre et imbu de son autorité, le directeur n’a pas digéré que les professeurs donnent les résultats sans son consentement. Blessé dans son orgueil, il passa de classe en classe, munis de bâtons, et commença à fouetter tout ce qui bougeait. « Il nous a tous fouettés, y compris nos titulaires. Nous nous sommes alors enfuis, chacun de son côté, en débandade. Certains ont eu leurs bulletins, d’autres non. Nous sommes alors rentrés bredouille à la maison. »
Révoltés, les élèves et les éducateurs du Lycée Communal Rabiro demandent à la direction communale de Butihinda, de même qu’à celle provinciale, de redresser cette autorité, surtout qu’il n’est pas à sa première incartade.