Certains imbonerakure du parti CNDD-FDD incarcérés au cachot de la police de la commune Gihanga en Province Bubanza ont été relâchés. Ils étaient accusés d’avoir tabassés à mort un élève de la 6ème primaire. Quatre sur sept d’entre eux ont payé une rançon de 100.000 francs chacun. Cette libération a rendu la population de Gihanga en colère, car ceux qui avaient réclamé que justice soit faite ont été à leur tour arrêtés et emprisonnés.

 

Tous les sept étaient accusés d’avoir tué cet élève. Quatre parmi eux sont cependant libres après avoir payés 100.000 francs chacun. Les habitants de Gihanga sont en colère suite à cette libération des imbonerakure présumés assassins de l’élève Faustin Niyonsaba. 

 

« On attendait plutôt une décision de justice, mais on nous surprend en les libérant. Quand ils sont arrivés au village, ils nous ont fait peur, et se ventent que quiconque leur veut la prison se verra lui-même emprisonné. On se demande dans quel Etat nous sommes », témoigne un habitant de Gihanga.   

 

Justement, à Gihanga, les instances judiciaires ont changé de cibles. Ceux qui avaient demandé que les imbonerakure soient poursuivis ont été arrêtés par la police. Cette dernière les accuse de se rebeller contre l’Etat. 

 

« La police a arrêté ceux qui réclament justice pour le garçon assassiné par les imbonerakure. Le nommé Ciza, ancien numéro un des imbonerakure, Sahinguvu et Nsengiyumva ont été arrêtés ! On les accuse d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat. Les choses ont changé ici. Quand on ose accuser un imbonerakure, on te qualifie de rebelle, et voilà c’est la charge d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat », s’indigne un autre habitant.

 

Le Procureur et le Gouverneur de Bubanza ne se sont pas encore exprimés sur le cas de cette affaire de meurtre. 

 

Au cours d’une réunion entre les administratifs, les corps de sécurité et la population le 25 novembre dernier, ces responsables avaient pourtant promis à la population de Gihanga que les auteurs de l’assassinat de Faustin Niyonsaba seront tous arrêtés et traduits devant la justice. L’affaire a donc tourné au vinaigre : ceux qui avaient demandé que justice soit faite sont plutôt arrêtés et emprisonnés ; alors que ceux qui avaient été arrêtés et se ventent haut et fort d’avoir tué cet élève, sont libérés après avoir payé 100.000 francs chacun.