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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Deux citoyens exécutés par un haut gradé de la police à Gihanga

juillet 15, 2019 1276
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Un des citoyens exécuté Un des citoyens exécuté

Les burundais continuent d’être victimes d’exécution extra-judiciaire. Le cas le plus illustratif est celui de deux personnes froidement exécutées jeudi dernier en commune Gihanga par le commissaire provincial de police à Bubanza. Un crime commis en plein milieu de la journée et maquillé.

Tout commence le lundi 08 juillet 2019. Deux jeunes hommes du parti CNL originaires de la colline Muyange sont arrêtés sans aucun motif puis incarcérés au cachot de la police Gihanga. 3 jours après, c’est-à-dire le jeudi 11 juillet, le chargé de la logistique communément appelé ‘’De corps’’ les a sortis du cachot pour les embarquer dans le capot de sa voiture de type T.I. C’était vers 9 heures 45 minutes. Une heure après, révèle notre source à Gihanga, ce fut le tour du commissaire provincial de Bubanza et celui de la commune Gihanga de débarquer à la même brigade. Accompagnés de plusieurs policiers, ils avaient avec eux 2 autres jeunes, les bras ligotés derrière leurs dos. « Deux pick-up pleins de policiers ont débarqué à la brigade. Il y avait avec eux le commissaire provincial et celui communal. Ils escortaient deux hommes ligotés. Ils ne sont pas restés longtemps et sont partis avec leurs deux prisonniers. Ils se sont dirigés vers un endroit dit ’’Ku Nkuzamihari.’’ »

 

Les prisonniers en question ne sont autres que les nommés Bizimana surnommé ‘’Bizi’’ et un certain Hyppolite Ndayisaba. A 11 heures pile, des rumeurs d’une fouille perquisition visant à démanteler un groupe de bandits armés commencèrent à circuler. L’opération fut lancée. Elle était dirigée par le commissaire provincial de police à Bubanza, l’OPC1 Prosper Manirampa et le dit ‘’ De corps’’ du nom de Benjamin. Les Imbonerakure du parti au pouvoir étaient aussi de la partie. Selon une de nos sources au sein de la police à Gihanga, le but de cette opération était de maquiller le meurtre de ces personnes arrêtées. Un meurtre qui semble avoir réjoui certains agents du corps de police qui s’en ont par ailleurs vanté, à travers les réseaux sociaux. « On vient de leur régler leur compte. C’était 2 voleurs, l’un du village 2 et l’autre de Busongo. Maintenant, tout est en ordre. »

 

Genèse de l’enlèvement et de l’assassinat des deux victimes

 

Le jeudi 11 juillet, Hyppolite Nsayisaba et son ami Bizimana dit ‘’Bizi’’ vaquaient à leurs occupations quotidiennes. Soudain, révèle notre source, des policiers sont sortis de nulle part, les ont ligotés avant de les embarquer à bord d’un véhicule de type pick-up. Cela s’est passé en zone Kinama, et plus précisément dans le quartier Buhinyuza. Au même moment, d’autres véhicules dont celui du commissaire provincial de police à Bubanza faisaient le guet au niveau de l’endroit communément appelé ‘’ Ku kanga’’. Les deux victimes furent conduites au cachot de la police à Gihanga. Une de nos sources au sein du corps de police à Gihanga révèle qu’ils ont passé à cet endroit le temps de la rosée. « Ils ne sont même pas entrés et sont juste restés devant l’entrée de la brigade. Ils ont ensuite emmené leurs deux prisonniers vers un endroit communément appelé ‘’Ku kuzamihari. Arrivés près d’un cimetière, ils les ont fait descendre. »

 

A 11 heures précises, des rumeurs d’une supposée opération visant à démanteler un groupe de bandits armés avaient commencé à circuler. L’OPC 1 Prosper Manirakiza, commissaire provincial de police à Bubanza avaient dépêché des Imbonerakure pour l’épauler. Ce fut d’ailleurs un de ces jeunes affiliés au parti au pouvoir qui déclara avoir trouvé où les 2 victimes avaient caché leur fusil, un fusil qui, selon une de nos sources policières, n’était plus fonctionnel. C’est ce même fusil qu’on a fait porter en bandoulière à Bizimana dit ‘’Bizi’’. Alarmé, Hyppolite tentera de s’échapper, mais en vain. « L’un d’entre eux a été blessé au niveau du bras alors qu’il tentait de fuir. Par après, ils leur ont demandé de se mettre ventre contre terre avant de les fusiller à bout portant. Ils ont visé la tête. »

 

Ils furent tués vers 14 heures. Et pour effacer toute preuve de cette exécution extra judiciaire, le commissaire de police en commune Gihanga distribua 20 mille francs burundais à chaque habitant qui était sur place afin qu’ils l’aident à enterrer ces deux cadavres. Selon des sources à Gihanga, le père d’Hyppolite ainsi que son frère sont depuis ce jeudi en détention pour avoir réclamer le corps du leur. Dans l’entre temps, les deux autres jeunes sortis de la prison par un certain Benjamin dit de corps, le chargé de la logistique au poste de police de Gihanga, sont toujours introuvables. Nos sources à Gihanga font savoir que le même Benjamin les auraient tués lui-même, à bout portant, avant de cacher leurs corps.

 

Ce qui est sûr, c’est que les victimes n’étaient pas des voleurs, même si le ministère de la sécurité publique, à travers son porte-parole Pierre Nkurikiye, a parlé de deux présumés voleurs abattus. Par contre, ce qu’avaient en commun tous les 4 jeunes, c’est leur affiliation au parti CNL. Qui plus est, Hyppolite Ndayisaba avait été emprisonné pour collaboration avec des bandes armées avant d’être relâché, il y a de cela une année.

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