Selon le CNC, ces trois radios ont des dossiers pendants en justice. Le président de l’ABR, Association Burundaise des Radiodiffuseurs et Directeur de la Bonesha FM, estime cependant qu’il n’existe pas de dossier en justice et que cet ultimatum a un agenda caché.
« Le communiqué en soi n’est pas assez clair. Le CNC semble faire une analyse que certains médias qui diffusent encore sur le sol burundais ne respectent pas l’éthique et la déontologie. Mais le plus surprenant est la mise en garde qu’il lance à la RPA, la Bonesha et la Radio-télé Renaissance pour qu’ils régularisent leurs situations et trouvent une issue à leurs dossiers pendants en justice. C’est une information qu’il nous donne car aucun de nous n’a de dossiers en justice. Quel est le numéro du dossier ? Quelle est la charge qui pèse sur ces médias ? » S’interroge Patrick Nduwimana président de l’ABR.
D’après lui, aucun magistrat instructeur ne les a convoqués. De plus, la porte-parole du Parquet général a récemment déclaré que « les enquêtes sur ces médias ont été clôturées ». Des enquêtes menées en l’absence des concernés, s’étonne Patrick Nduwimana qui affirme que même les avocats de ces radios n’ont jamais été convoqués ou informés de ces enquêtes.
« Il s’agit d’un agenda caché du gouvernement burundais, qui avait d’abord procédé à la destruction de ces médias pour qu’il agisse sans que personne ne dénonce leurs actes ignobles. Aujourd’hui, ce communiqué du CNC vient achever l’action du gouvernement avec cet ultimatum. Attendons voir ce qui va se passer », conclut le président de l’ABR.
Depuis la destruction de ces médias le 14 mai 2015, précédée par la fermeture de la RPA, le Conseil de la Communication ne s’était jamais exprimé sur cette affaire. Plus de deux ans après ces destructions et la contrainte à l’exile de plusieurs dizaines de journalistes, le CNC lance donc un ultimatum sans préciser les mesures qu’il compte prendre après ce délai.