La présidence de la République du Burundi en complicité avec l’Ambassade Sud- Africaine changent l’agenda de l’Union Africaine pour la visite des 5 Chefs d’Etat à Bujumbura.

 

La manipulation de l’agenda est dictée par Bujumbura en vue de rendre la rencontre de Bujumbura « inutile ».

Selon une source à l’union Africaine, la rencontre sera émaillée de festivités au lieu des pourparlers entre acteurs de la crise burundaise. A titre d’exemple, les 5 Chefs d’Etat seront invités dans des cérémonies de dépôt de gerbes de fleurs au mausolée des héros nationaux et de dîners, histoire de réduire le temps auparavant consacré aux pourparlers, précise la même source.

 

De plus,  le gouvernement NKURUNZIZA a refusé à ce que les anciens Chefs d’Etat burundais rencontrent la délégation des 5 Chefs d’Etats alors que l’agenda de l’Union Africaine avait prévu cela, nous a confié la source à l’Union Africaine.

 

Enfin, Bujumbura et l’Ambassade Sud-Africaine auraient décidé qu’il y ait une seule rencontre globale avec les 5 Chefs d’Etat dans laquelle participeront les délégués du gouvernement, le parti au pouvoir et ses partis politiques satellites, les partis d’opposition (pro et anti 3ème mandat) et la société civile (pro et anti 3ème mandat). « Il y a donc risque d’étouffer la liberté d’expression dans cette rencontre globale », conclut notre source.

 

Organisée dans de telles conditions, la visite des 5 Chefs d’Etat risque de ne rien servir dans la résolution de la crise burundaise. Déjà, la visite il y a deux jours du secrétaire général des Nations Unies a sonné comme un échec au vu des maigres résultats obtenus auprès du Président burundais qui reste intransigeant. 

 

Les 5 Chefs d’Etats ont été mandatés par le président en exercice de l’Union Africaine au terme du dernier Sommet de l’UA qui avait vu le refus de déployer la MAPROBU, mission de protection de la population proposée par le Conseil paix et sécurité de l’UA. La haute délégation avait pour mission de convaincre le Président Nkurunziza d’accepter le déploiement de cette force ainsi qu’un dialogue inclusif devant mettre un terme à la crise qui dure depuis avril 2015.