Samedi dernier, après les manifestations dites de démonstrations de force des imbonerakure, le coordinateur des ligues affiliées au parti de l’aigle a déclaré que les membres du parti ne doivent pas être terrorisés par des discours tenus à leur égard.
Sylvestre Ndayizeye a ainsi proféré des propos qualifiés d’injurieux par plusieurs observateurs sur place à l’endroit de l’ancien président Domitien Ndayizeye, pour le simple fait qu’il a osé donner des conseils aux imbonerakure.
« Dire que nous avons des problèmes mentaux, je me dis qu’il s’est trompé et se tromper c’est humain. Dites-lui de faire une clause de conscience et de regarder un peu en arrière. Lorsqu’en 1993 tu te cachais après qu’on t’ait enlevé un compagnon de lutte, s’il n’y avait pas eu une jeunesse conscientisée, on ne sait pas si tu aurais encore où parler. Nous le mettons en garde, même si c’est notre grand père, trop c’est trop, plus jamais ! Et s’il recommence encore, il aura à faire à nous ! Il n’a pas de leçon à donner aux Imbonerakure du CNDD-FDD », a lancé le cadre du parti présidentiel.
Sylvestre Ndayizeye a aussi mis en garde ceux qui perturbent la sécurité, appelant les militants du CNDD-FDD à les combattre avec énergie.
Ces propos tenus par le coordinateur des ligues affiliées au parti au pouvoir suscitent des inquiétudes auprès des habitants de Bujumbura qui ont suivi ce discours. Ces déclarations sont comme une confirmation des accusations portées contre les imbonerakure pour les crimes et les violations graves des droits de l’homme depuis le début de la crise du 3ème mandat du président Nkurunziza.
Le président Ndayizeye prend au sérieux ces menaces
L’ancien président Domitien Ndayizeye affirme qu’il prend au sérieux ces menaces, mais ne compte pas pour autant fuir le Burundi. Pour l’actuel sénateur, répondre à son message de conseil par des menaces de mort est une incompréhension de la notion de démocratie qui garantit à toute personne le droit d’exprimer sa pensée.
« J’ai le sentiment que les peuples ne maitrisent pas comme moi l’environnement politique que nous avons opté pour sacrifier la démocratie et la garantit du droit d’expression, le droit de penser. C’est la raison pour laquelle nous avons accepté d’ailleurs une multitude de partis politiques, c’est que nous avons des visions différentes sur certaines questions. Si j’ai donné ce conseil, c’est parce que j’y crois et chacun a le droit d’accepter ou de refuser. Nous venons d’ailleurs d’envoyer ce message non seulement aux Imbonerakure mais aussi à tous les burundais ; chacun il prend ou il laisse si jamais il n’y croit pas. Je suis prêt à les rencontrer et à discuter avec eux. S’ils me persuadent, j’abonderai dans leur sens ; et s’ils ne me persuadent pas, il faudrait qu’ils abondent dans mon sens aussi. Et je crois que je suis suffisamment armé pour les amener à être beaucoup plus sage », a réagi l’ancien Chef d’Etat ce lundi.
Domitien Ndayizeye dit prendre au sérieux ces menaces, et se dit prêt à demander protection en cas de nécessité. « J’ose espérer que le gouvernement m’en donnera le cas échéant, et jusqu’à présent je n’en ai pas encore trouvé le besoin », conclut Domitien Ndayizeye.