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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Entre pénurie et boissons prohibées : La double crise des consommateurs burundais

Entre pénurie et boissons prohibées : La double crise des consommateurs burundais

La pénurie persistante des produits de la Brasserie et Limonaderie du Burundi (Brarudi) affecte aussi bien les commerçants que les consommateurs. Cette situation, qui s'aggrave depuis plusieurs mois, a des répercussions économiques et sanitaires inquiétantes dans différentes villes du Burundi.

À Bujumbura, la capitale économique, les commerçants sont au bord du désespoir. Un vendeur témoigne de la dégradation progressive de l'approvisionnement : « Avant, la Brarudi nous fournissait trois fois par semaine. Puis c'est passé à deux fois, ensuite à une fois. Aujourd'hui, quand on est livré, on ne peut pas avoir plus de 15 caisses, dont sept de Fanta. »

Cette réduction drastique des livraisons met en péril la survie économique de nombreux petits commerçants. Une grande partie des boissons fournies par la Brarudi finit dans les bars VIP, qui peuvent se permettre de payer des taxes plus élevées pour vendre à des prix chers.

La crise touche l'ensemble du pays. À Gitega, la capitale politique, un habitant déplore : « C'est comme si tous les bars avaient fermé. La distribution se fait par zone, mais peu sont servis, et ceux qui le sont, vendent aux bars VIP. » Cette situation crée une fracture sociale, où seule une minorité aisée peut encore s'offrir ces boissons.

L'émergence inquiétante des boissons prohibées

Dans la commune de Nyanza-Lac, province Makamba, la pénurie a entraîné une augmentation alarmante de la consommation de boissons prohibées, localement surnommées "Banga". Ces breuvages, souvent consommés dès le matin, ont un taux d'alcool estimé à 16% et sont vendus dans de petites bouteilles. Les habitants signalent des effets néfastes sur la santé des consommateurs, notamment "de la jaunisse, un gonflement des pieds et du ventre".

Les commerçants demandent au gouvernement de suspendre temporairement les taxes, arguant qu'ils ne peuvent pas travailler dans ces conditions. À Nyanza-Lac, les habitants appellent les autorités à intervenir pour stopper la commercialisation des boissons prohibées, craignant pour la santé publique. Nous n’avons pas pu joindre Marie-Goreth Iradukunda qui dirige la commune Nyanza-Lac pour recueillir sa réaction.

 

 

 

Nyakabiga : La lumière s'éteint, la peur grandit

Nyakabiga : La lumière s'éteint, la peur grandit

Nyakabiga, autrefois illuminée d'espoir, est aujourd'hui plongée dans une obscurité angoissante. L'Avenue de la République, artère vitale qui relie les quartiers Nyakabiga 2 et 3, est engloutie par la nuit depuis deux mois, un silence noir qui résonne avec les craintes grandissantes de ses habitants.

L'installation de l'éclairage public avait été perçue comme une nouvelle aube, un rempart contre l'insécurité. Mais cet espoir s'est évanoui aussi vite que la rosée du matin, laissant derrière lui des lampadaires muets, vestiges d'une promesse non tenue. Malgré les cris d'alarme répétés, les autorités locales restent sourdes, laissant la population dans le désarroi.

Le rétablissement de l'éclairage n'est pas qu'une question de confort, c'est une question de sécurité. Auparavant, la lumière chassait les ombres, réduisant les vols et permettant aux habitants de rentrer chez eux sans crainte. Aujourd'hui, l'obscurité est synonyme de danger, une invitation aux malfrats.

Les habitants, qui paient pourtant pour cette électricité, se sentent abandonnés. Le silence du chef de zone, Gervais Ndihokubwayo, face à leurs appels à l'aide, est assourdissant. Nyakabiga retient son souffle, espérant que la lumière finira par percer à nouveau, dissipant les ténèbres et ramenant la sécurité dans ses rues.

Eau potable à Gitega : Le calvaire  du quartier Karera II

Eau potable à Gitega : Le calvaire du quartier Karera II

Dans le quartier Karera II, à Gitega, l'eau est devenue un bien plus précieux que l'or. Entre pénuries nocturnes, vélos-taxis chargés de bidons et enfants renvoyés des écoles, un quartier entier crie sa soif de dignité et de services essentiels.

La situation dans le quartier Karera II est alarmante. L'eau n'est disponible que sporadiquement, souvent vers 3 heures du matin, rendant l'approvisionnement extrêmement difficile pour la majorité des résidents. Cette rareté a engendré un marché parallèle, avec des vélos-taxis sillonnant les rues pour vendre de l'eau à prix d'or. Un habitant témoigne : « Si tu as une famille, tu achètes au moins 10 bidons à raison de 5 000 francs par jour. C'est vraiment un problème. »

Les conséquences de cette pénurie vont au-delà du simple inconfort. Les enfants sont particulièrement affectés, certains étant renvoyés de l'école pour manque d'hygiène. Un parent déplore : « Nos enfants sont régulièrement renvoyés de l'école pour port d'uniformes sales. Des fois on leur dit qu'ils sentent mauvais. »

La REGIDESO, entreprise publique chargée de la distribution d'eau et d'électricité, attribue cette pénurie à l'insuffisance des sources d'eau face à l'expansion rapide de Gitega. Elle dit envisager de capter l'eau de la rivière Ruvyironza. Cette annonce a suscité l'espoir parmi les habitants, qui demandent une mise en œuvre rapide du projet.

 Bujumbura : Les feux de signalisation en panne plongent la ville dans une anarchie routière

Bujumbura : Les feux de signalisation en panne plongent la ville dans une anarchie routière

En mairie de Bujumbura, de nombreux feux tricolores, installés en 2017 pour réguler le trafic dans les points stratégiques de la ville, sont hors service. Cette situation engendre une anarchie routière marquée par des embouteillages incessants, des accidents et un non-respect généralisé du code de la route.

Dans le sud de Bujumbura, notamment sur la route de Rumonge près de l’Université Lumière de Kinindo et du siège de la Mutuelle de la Fonction Publique, les feux tricolores sont complètement inactifs. Aux heures de pointe, l’absence d’une régulation efficace, combinée à une intervention sporadique des forces de l’ordre, plonge la circulation dans un chaos total. Les habitants rapportent des collisions fréquentes et une désorganisation généralisée.

Au centre-ville, des carrefours stratégiques tels que ceux près de la station Katikati et l'ex-hôtel Novotel ne sont pas épargnés. À certains carrefours, les feux dysfonctionnels autorisent parfois simultanément des mouvements contradictoires, provoquant embouteillages et accidents. Certains feux sont même endommagés et n’ont pas été réparés faute de remplacement des pièces nécessaires.

La défaillance des feux tricolores a exacerbé les problèmes déjà existants liés à la circulation dans Bujumbura. Les embouteillages chroniques stressent les usagers tandis que les accidents se multiplient. La situation est aggravée par un comportement parfois imprudent des conducteurs et un système de gestion du trafic insuffisant.

Les citadins demandent une intervention urgente du maire de Bujumbura et des autorités compétentes. Ils plaident pour une collaboration entre toutes les parties prenantes afin de réparer ou remplacer les équipements défectueux et d’assurer une meilleure régulation du trafic.

 

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