
Depuis la fin de la semaine dernière, les autorités tanzaniennes ont pris la décision radicale d'interdire aux habitants de Muyinga de s'approvisionner en carburant de l'autre côté de la frontière, une pratique qui permettait jusqu'alors d'atténuer les effets de la pénurie chronique de cet or noir. La situation affecte beaucoup le quotidien des habitants de Muyinga.
Cette mesure a eu des répercussions immédiates sur la disponibilité et le prix du carburant à Muyinga. Un habitant de la province témoigne de la gravité de la situation : « On ne peut même plus trouver une goutte de carburant. Même avec 30 000 francs burundais, il est impossible d'acheter 1,5 litre. Au marché noir, 1,5 litre se vend à 35 000 francs burundais. » Face à cette flambée des prix et à la rareté du carburant, de nombreux propriétaires de véhicules n'ont d'autre choix que de laisser leurs voitures immobilisées dans les garages.
Les conséquences de cette pénurie se font sentir dans tous les secteurs de l'économie locale. Le transport est particulièrement touché, avec des prix qui ont doublé sur certains trajets. Par exemple, le coût du trajet vers le marché central de Mukoni est passé de 1 000 à 2 000 francs burundais. Les commerçants qui s'approvisionnent dans les régions montagneuses de Karangwo sont contraints d'augmenter leurs prix pour compenser la hausse des coûts de transport, ce qui a un impact direct sur le pouvoir d'achat des consommateurs.
Les citoyens de Muyinga lancent un appel pressant aux autorités nationales pour qu'elles trouvent une solution durable à cette pénurie de carburant qui perdure depuis trop longtemps.