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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Burundi : le robinet tanzanien se ferme, Muyinga en proie à la pénurie de carburant

Burundi : le robinet tanzanien se ferme, Muyinga en proie à la pénurie de carburant

Depuis la fin de la semaine dernière, les autorités tanzaniennes ont pris la décision radicale d'interdire aux habitants de Muyinga de s'approvisionner en carburant de l'autre côté de la frontière, une pratique qui permettait jusqu'alors d'atténuer les effets de la pénurie chronique de cet or noir. La situation affecte beaucoup le quotidien des habitants de Muyinga.

Cette mesure a eu des répercussions immédiates sur la disponibilité et le prix du carburant à Muyinga. Un habitant de la province témoigne de la gravité de la situation : « On ne peut même plus trouver une goutte de carburant. Même avec 30 000 francs burundais, il est impossible d'acheter 1,5 litre. Au marché noir, 1,5 litre se vend à 35 000 francs burundais. » Face à cette flambée des prix et à la rareté du carburant, de nombreux propriétaires de véhicules n'ont d'autre choix que de laisser leurs voitures immobilisées dans les garages.

Les conséquences de cette pénurie se font sentir dans tous les secteurs de l'économie locale. Le transport est particulièrement touché, avec des prix qui ont doublé sur certains trajets. Par exemple, le coût du trajet vers le marché central de Mukoni est passé de 1 000 à 2 000 francs burundais. Les commerçants qui s'approvisionnent dans les régions montagneuses de Karangwo sont contraints d'augmenter leurs prix pour compenser la hausse des coûts de transport, ce qui a un impact direct sur le pouvoir d'achat des consommateurs.

Les citoyens de Muyinga lancent un appel pressant aux autorités nationales pour qu'elles trouvent une solution durable à cette pénurie de carburant qui perdure depuis trop longtemps.

Kibumbu dans le noir : L'hôpital au ralenti, les morts sans morgue

Kibumbu dans le noir : L'hôpital au ralenti, les morts sans morgue

Depuis jeudi dernier, la localité de Kibumbu, située dans la commune de Kayokwe, province  Mwaro, est plongée dans l'obscurité suite à une panne du transformateur électrique. Cette coupure de courant, qui dure depuis une semaine, paralyse les activités nécessitant de l'électricité et affecte gravement le fonctionnement des établissements de santé locaux.

Selon des habitants de Kibumbu, des agents de la REGIDESO (Régie de Distribution d'Eau et d'Électricité) de la commune de Kayokwe ont indiqué que la panne serait due à l'endommagement d'un appareil appelé "bougie". Cette situation a des conséquences dramatiques sur la vie quotidienne et les services essentiels de la localité.

Les deux principaux établissements de santé, l'hôpital de Kibumbu et la clinique universitaire de Kibumbu, sont particulièrement touchés. Un résident témoigne : « Ils ne font que du service minimum. Le laboratoire et d'autres services sont à l'arrêt. Le plus attristant, c'est que même les personnes décédées ne peuvent pas être conservées dans les morgues. »

La pénurie de carburant aggrave la situation, empêchant le fonctionnement normal des groupes électrogènes. En conséquence, les familles des défunts sont contraintes d'organiser rapidement les enterrements, sans possibilité de conservation des corps.

Les habitants s'interrogent également sur la décision récente de la REGIDESO de remplacer l'ancien transformateur, qui fonctionnait correctement, par un nouveau qui n'a tenu que peu de temps. « Le plus attristant, c'est qu'il y avait un transformateur qui fonctionnait bien, et les agents de la REGIDESO sont venus le changer avec un autre qui vient de tomber en panne en peu de temps », déplore un résident.

La population de Kibumbu appelle les responsables de la REGIDESO à trouver rapidement une solution. Contacté par téléphone, Ernest Ndayongeje, responsable de la REGIDESO pour la commune de Kayokwe, a confirmé l'existence du problème et assuré qu'une solution était activement recherchée.

 

Kilomètres à pied, notes en chute : Le prix caché de la crise énergétique

Kilomètres à pied, notes en chute : Le prix caché de la crise énergétique

La pénurie persistante de carburant à Bujumbura, capitale économique, a des répercussions sur le système éducatif. Les parents d'élèves fréquentant des établissements éloignés de leur domicile sont particulièrement inquiets des conséquences sur la scolarité de leurs enfants.

La crise du carburant engendre des difficultés de déplacement majeures, obligeant de nombreux élèves à parcourir de longues distances à pied. Un parent témoigne : « On voit des élèves en uniformes qui se rendent à l'école à 8 h 30 ou 9h. Imaginez un élève qui se pointe à l'école à 9 h 30 ou 10h alors que les cours débutent plus tôt. »  Ces retards systématiques privent les élèves d'une partie significative des enseignements, compromettant leur apprentissage.

Les parents craignent une baisse des performances scolaires de leurs enfants. « C'est un problème très sérieux qui va impacter leurs résultats scolaires. On ne s'attend pas à de bonnes notes de la part des enfants qui doivent prendre des bus pour se rendre à l'école vu qu'ils passent beaucoup de temps en cours de route », explique un parent préoccupé.

Les parents lancent un appel urgent aux autorités burundaises pour trouver des solutions rapides à la pénurie de carburant.

 

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Photo : Le parking du centre-ville de Bujumbura vide suite à la pénurie de carburant

 

Makamba : La grève des transporteurs met la province à genoux

Makamba : La grève des transporteurs met la province à genoux

En province Makamba, au sud du Burundi, les transporteurs ont décidé de suspendre leurs activités, refusant de se conformer aux tarifs de transport fixés par le gouvernement. Cette situation provoque des conséquences dramatiques pour les habitants, privés de moyens de déplacement essentiels.

À l'origine de ce mouvement de protestation, on trouve le différentiel de prix du carburant entre le Burundi et le coût d’achat de ce produit en Tanzanie voisine. Les chauffeurs de Makamba, contraints de s'approvisionner en carburant en Tanzanie à des tarifs plus élevés, estiment impossible de maintenir les prix officiels sans risquer la faillite. « La plupart des transporteurs de Makamba s'alimentent en carburant depuis la Tanzanie à un prix très élevé. Ils ne peuvent pas continuer à transporter les passagers au tarif officiel sans tomber en faillite », explique une source locale.

Les conséquences de cette grève sont déjà visibles et affectent durement la population. Les déplacements quotidiens sont devenus un véritable casse-tête, particulièrement pour les personnes vulnérables. Un habitant témoigne : « Nous nous sommes présentés à l'arrêt de bus le matin et il n'y avait aucun véhicule de transport. Les femmes en état d'accouchement meurent en cours de route, car elles n'ont pas trouvé de moyen de transport. »

Seuls les patients bénéficient encore de solutions de transport d'urgence, grâce aux véhicules communaux et policiers. Cependant, même les funérailles deviennent problématiques, les familles endeuillées peinant à se rendre au cimetière de la zone Gisenyi.

Les habitants de Makamba lancent un appel pressant au gouvernement, l'exhortant à sortir de son silence et à proposer des solutions concrètes pour mettre fin à cette crise du carburant qui paralyse le pays.

 

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