Un des plusieurs cas est cet enseignant de la province Gitega qui indique qu’il a un revenu mensuel de 136.000 francs burundais. Il habite avec sa famille dans une maisonnette d’une seule chambre et un salon qu’il loue à 50.000 francs burundais. Ses besoins mensuels lui coûtent au total 231.000 francs burundais. Un montant qui est de loin supérieur à son revenu. Pour pallier à ce défi, il fait savoir qu’il doit contracter des dettes en plus des découverts lui accordés par les banques.
‘’A ces dépenses j’ajoute 10.000 francs burundais pour l’eau de la Regideso qui devient aussi de plus en plus chère, j’ai résilié le contrat d’électricité car je ne peux plus me le permettre. Avec alors la ration, je me retrouve avec un manque de plus de 90.000 francs burundais pour pouvoir couvrir les dépenses indispensables de chaque mois. Je fais recours aux banques et amis pour emprunter de l’argent.’’
A défaut de frais de déplacement, cet enseignant indique qu’il est obligé de marcher chaque jour une distance d’environ 6 kilomètres pour se rendre au travail. Une situation qui n’est pas du tout facile surtout en cette période de fortes pluies, ajoute-t-il.
C’est presque la même situation pour les fonctionnaires moyens en mairie de Bujumbura. Cet enseignant du secondaire fait savoir qu’il touche un salaire de 200.000 francs burundais par mois. Mais ses dépenses mensuelles lui coûtent plus de 500.000 francs burundais pour le loyer, la ration, les déplacements et les frais scolaires pour ses 4 enfants. Il se retrouve lui aussi endetté à la fin du mois.
"Les frais de déplacement me coûtent plus de la totalité de mon salaire mensuel. Si j'ajoute les frais scolaires, la ration alimentaire et le loyer, les dépenses vont au-delà de 500.000 francs burundais alors que je ne perçois que 200.000 francs burundais par mois. Vous comprenez qu’il y a un grand déséquilibre."
Cet enseignant d’ajouter qu’ils ont presque oublié toute obligation sociale. Quant à l’habillement, il indique qu’ils sont obligés de porter des habits de moindre qualité.