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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Les changeurs de monnaie de Bujumbura affirment travailler à perte suite à la crise qui secoue le pays

novembre 24, 2017 1650
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Exercer le métier de changeur de monnaie revient à faire un parcours de combattant. Selon ceux qui font ce métier, la pénurie des devises est une épine à leurs pieds. Certains ont décidé de rendre le tablier, d’autres disent pratiquer le métier dans l’incertitude.  

La crise des devises est liée à la crise politico-sécuritaire burundaise de 2015 avec le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza. Un 3ème mandat qui a engendré des sanctions économiques de l’Union européenne contre le Burundi. Entraînant du coup un manque de devises dans le pays et un style de travail dur pour les changeurs de monnaie sans assurance d’un probable changement. Certains disent qu’ils se rendaient à leur lieu de travail et rentraient bredouille, faute de clients.

 

Le taux de change des devises changent du jour au lendemain, parfois en quelques heures.

 

’En 2015 au tout début de la crise burundaise, le taux de change d’un dollar était de 1.980 francs burundais. Actuellement, il est de 2.700 voire plus. Cela fait qu’on travaille à perte parce que des fois tu peux l’avoir à un taux élevé ; arrivé sur le marché, tu trouves qu’il a chuté dans l’entretemps. Vers la fin du mois d’Octobre 2017, cela m’est arrivé et j’ai perdu 1 million de fbu’’, nous a confié un changeur de monnaie qui a requis l’anonymat.     

 

Selon toujours les changeurs de monnaie, le plus difficile dans l’exercice de ce métier est le taux de change fixé par la banque centrale qui les conduit directement à des pertes.

 

’On n’arrive pas à comprendre comment la banque centrale fixe un taux de change très bas alors qu’elle ne nous fournit pas de devises, encore moins les banques commerciales. Il fut un temps où on ne pouvait changer de devises à une personne qui nous est inconnu car des agents du service national des renseignements se faisaient passer pour des clients. S’ils trouvent que tu n’appliques pas le taux officiel, tu étais mis aux arrêts’’, ajoute notre source.

 

Les conséquences de cet état de crise sont l’abandon du métier pour certains, d’autres disent travailler à perte.

 

‘’En 2014, je n’avais aucun problème pour payer mon loyer mais actuellement j’ai un arriéré de 2 mois. Pour payer la scolarité des enfants, je dois emprunter des amis. Avant la pénurie des devises, je pouvais avoir un gain de 50.000 frs en deux jours. Aujourd’hui, si la chance me sourit j’ai 10.000 frs en deux jours.’’

 

Avant que l’Union européenne ne prenne des sanctions contre le Burundi, elle l’accordait des devises pour son budget annuel comme un don. Ce qui faisait que les devises étaient courantes.

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