La liste des journalistes poursuivis par le parquet général continue à s’allonger. La machine judiciaire vient de cibler le directeur de publications du Groupe de presse IWACU. Selon le procureur général de la République Valentin Bagorikunda dans sa lettre d’extradition adressée à la ministre de la justice, « Antoine Kaburahe est recherché par la justice burundaise dans l’instruction des dossiers RMPG 696/MA et RMPG 695/MA ». Des dossiers qui ont traits au fameux coup d’Etat manqué du 13 mai 2015 et à la destruction des médias privés indépendants.
Le principal concerné qui a déjà auditionné ce 16 novembre 2015 pendant près de 2 heures au même parquet se dit étonné de cette demande d’extradition de la part du procureur général. Dans son communiqué de presse publié par son journal IWACU sur son site Internet ce mercredi, Antoine Kaburahe écrit : « J’ai appris avec étonnement la demande du procureur général de la République adressée au ministre de la Justice de Belgique de m’extrader. En effet, libre de mes mouvements, car n’étant pas visé par une quelconque interdiction de sortie du territoire, je suis parti régulièrement du Burundi et effectue pour les besoins d’un livre en préparation, un stage au sein du Centre universitaire d’étude de la région des Grands lacs d’Afrique d’Anvers en Belgique » lit-on dans ce communiqué de presse du Groupe de presse IWACU.
Antoine Kaburahe affirme qu’il a été auditionné pendant près de deux heures le 16 novembre dans le dossier RMPG 695/MA et de poursuivre « j’ai répondu avec diligence à toutes les questions posées par le Magistrat dont je respecte d’ailleurs la courtoisie. Aucune consigne particulière ne m’a été donnée ».
Le patron de IWACU demande à ses collègues du Groupe de Presse de continuer à travailler avec leur motivation habituelle comme ils l’ont toujours fait, dans le seul souci d’informer avec professionnalisme et indépendance la communauté nationale et internationale.
Antoine Kaburahe n’est pas le seul journaliste burundais dont la demande d’extradition pèse sur la tête. Il est le quatrième à être inquiété par la justice burundaise car 3 autres avant lui sont concernés par des demandes d’extradition pour le même dossier de putsch. Il s’agit de Bob Rugurika directeur de la radio RPA, Gilbert Niyonkuru chef des Programmes de la RPA et enfin Patrick Nduwimana Directeur de la radio Bonesha FM. Le Groupe de presse IWACU est l’un des rares organes de presse privée et indépendant qui fonctionne encore au Burundi après la destruction de 4 médias privés et indépendants le 14 mai 2015 par des agents des services de sécurité de l’Etat. La radio Rema Fm qui avait été attaquée par des militaires putschistes est la seule qui a été autorisée à émettre.