Dans un document de six pages, l'Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues « APRODH » en sigle, revient sur un cafouillage organisé en date du 3 Août 2017 à la prison de Rumonge. Une bagarre a éclaté entre les prisonniers et les cuisiniers généraux faisant un bilan de 10 blessés dont Adrien Kadende, un colonel de l'ancienne armée Ex FAB.
Dans cette déclaration, Pierre Claver MBONIMPA, président de l’APRODH, dénonce un plan d’élimination physique des prisonniers politiques et un programme de militarisation des prisonniers à MPIMBA. « Le Directeur de la prison OPC2 Jean Claude Ntirandekura aurait ordonné l'exécution des prisonniers ligotés, un ordre refusé d'être obtempéré par les policiers car manifestement illégal » souligne Pierre Claver MBONIMPA dans sa déclaration.
L'APRODH parle des prisonniers transférés à la prison centrale de Mpimba qui ont été sérieusement torturés sous les ordres du Directeur de la prison centrale de Mpimba OPC2 Deo Bigirimana et d'un imbonerakure détenu du nom de Julien Manirakiza alias DUME.
L'APRODH revient aussi sur l'autorisation et l'ordonnance médicale du colonel Adrien Kadende qui ont été confisquées par le Directeur de la Prison centrale Mpimba. L'APRODH fait remarquer que deux droits des prisonniers ont été bafoués dont le droit à l'alimentation et le droit aux soins de santé.
L'APRODH accuse le Directeur de la prison de Rumonge de n’avoir rien fait pour résoudre pacifiquement le conflit et d'en diminuer les effets. Un détenu du nom de Julien Manirakiza alias DUME s'est arrogé le droit le droit de battre toute la nuit les prisonniers transférés de Rumonge, en présence de l'OPC2 Deo Bigirimana Directeur de la prison centrale de Mpimba.
L'APRODH reste vivement préoccupée par l'ampleur des violations des droits des personnes détenues avec le silence qui caractérise la Direction générale des affaires pénitentiaires et le ministre de la justice de la République du Burundi.
Dans la même déclaration, l'APRODH s'inscrit en faux contre une pratique devenue monnaie courante dans les milieux carcérales où les responsables divisent les prisonniers selon leurs tendances politiques.
Selon le président de l’APRODH, les prisonniers considérés comme des opposants du 3ème mandat du Président Pierre Nkurunziza ne cessent d'être malmenés par leurs codétenus qui se réclament des imbonerakure du parti CNDD-FDD.
Dans cette déclaration, l'APRODH demande d'abord l'arrestation et le limogeage de l'OPC2Jean Claude Ntirandekura, directeur de la prison de Rumonge et de l'OPC2 Déo Bigirimana, directeur de la prison centrale de Mpimba pour des enquêtes judiciaires. Elle demande ensuite la mise en place d'une commission d'enquête internationale sur les violations graves des droits de l'homme au Burundi surtout celles commises dans les lieux de détention.
L'APRODH recommande enfin à l'ONU de mettre en mouvements ses mécanismes afin de prendre des mesures concrètes contre les violations des droits de l'homme au Burundi.