Welcome to RPA   Click to listen highlighted text! Welcome to RPA Powered By GSpeech

Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Les étudiants ne fléchissent pas et maintiennent le préavis de grève

mars 30, 2017 2430
Rate this item
(0 votes)

Les délégués de classes de l’Université du Burundi affirment qu’ils ne fléchiront pas face aux autorités rectorales au sujet du préavis de grève émis par les étudiants. Dès ce mardi, ils ont été convoqués à se présenter devant le directeur-adjoint de la sécurité à l’Université du Burundi, pour expliquer leur demande d’abrogation du nouveau décret régissant l’octroi de la bourse. C’est en groupe qu’ils se sont présentés.

 

La convocation est tombée en début de semaine lundi. Les étudiants signataires du préavis de grève étaient convoqués pour se présenter chez le directeur-adjoint de la sécurité à l’Université du Burundi à partir de ce mardi. Cette autorité explique qu’il y a eu des irrégularités des signatures ainsi que des faux et usages de faux, d’où la nécessité selon cet officier de police de mener des vérifications.

 

Avant même l’échéance pour le premier groupe de délégués, certains étudiants ont vu dans cette « invitation à comparaître » une intimidation. « Nous pensons que c’est une forme d’intimidation, mais nous allons répondre présent à cette convocation. Nous assumons ce que nous faisons et encourageons les délégués des classes à répondre à cette convocation pour montrer qu’il n’y a rien de faux » ; a articulé un des responsables des étudiants.

 

Ce mardi, les étudiants convoqués ont répondu présents à la convocation du chargé de la sécurité. A leur arrivée, une fiche d’identification complète leur était présentée pour authentifier leurs noms et signature. Selon des sources parmi les étudiants, alors que les premiers commençaient à remplir la fiche, tous les autres délégués signataires du préavis de grève sont arrivés pour déclarer qu’ils n’allaient pas remplir ces fiches. 

 

L’activité a cessé immédiatement, et les étudiants ont décidé de maintenir leur préavis de grève adressée directement au Président Nkurunziza. Ils demandent au Président d’abroger son décret portant réorganisation du système de gestion des bourses d’étude et stages. Ce décret supprime la bourse mensuelle aux étudiants redoublants, et fixe pour l’ensemble des étudiants un système de prêt-bourse à rembourser après chaque cycle d’étude.

 

« Le CNDD-FDD cherche à diviser les étudiants comme il l’a fait pour les partis politiques et les organisations de la société civiles » 

 

Selon Libérât Ntibashirakandi, expert  dans le domaine de l’éducation, le décret  présidentiel tant décrié hypothèque l’avenir des étudiants. Il dénonce aussi des manœuvres visant à diviser les étudiants, comme cela a été le cas pour la classe politique et la société civile.

 

« Cette stratégie de diviser la jeunesse, notamment les étudiants de l’Université du Burundi, est une pratique irresponsable et inacceptable. Dès l’avènement du système CNDD-FDD, on assiste à la division de tous les corps. On se rappelle que pas mal de partis politique ont été divisés. Ce n’est pas étonnant que cette stratégie soit utilisée dans cette crise à l’Université du Burundi ou dans d’autres universités  par cette décision d’instaurer le prêt-bourse », indique Ntibashirakandi

 

L’expert en éducation rappelle que ce système a déjà échoué par le passé, du fait qu’il discrimine la majorité des étudiants issus des milieux modestes ou pauvres. 

 

« Il y a exactement 30 ans, j’étais à l’Université du Burundi quand le pouvoir de Feu Président Bagaza a tenté d’instaurer un prêt-bourse. Mains dans la main, tous les étudiants, nous nous sommes levés et avons dit non à cette mesure. La  mesure a été suspendue au lendemain du coup d’Etat de Buyoya. Pendant 30 ans, les burundais ont bénéficié de cette bourse parce que tout simplement nous  avons refusé que la bourse soit transformée en un prêt-bourse », insiste le professeur. 

 

Il juge « regrettable et très irresponsable » la décision du pouvoir CNDD-FDD d’instaurer une mesure discriminatoire à l’université publique. Les autorités de l’Université du Burundi devraient être l’œil de tous les burundais et en particulier la communauté estudiantine, ajoute Libérât Ntibashirakandi.

 

« J’interpelle tous les étudiants de l’Université du Burundi qui doivent défendre leur droit, qui doivent penser à leurs petits frères. Sinon, toute la jeunesse burundaise prendra un prêt  dont ils seront obligés de payer tout au long de leur vie, surtout que c’est une mesure prise dans une période de marasme économique au Burundi », conclut le professeur.

 

Le mouvement de grève des étudiants débute le 4 Avril 2017, si le Président Nkurunziza ne retire pas son décret d’après la correspondance qu’ils lui ont adressé. 

 

Tags

Leave a comment

Make sure you enter all the required information, indicated by an asterisk (*). HTML code is not allowed.

Faire un don

Nos journaux parlés

Qui est en ligne?

Nous avons 239 invités et aucun membre en ligne

Click to listen highlighted text! Powered By GSpeech