Les étudiants de l'Université du Burundi déplorent les arrestations en cascade visant leurs représentants. Ils refusent de regagner les auditoires tant que leurs délégués ne sont pas libérés.

Dans les différents campus de l’Université du Burundi, les activités académiques sont à l’arrêt selon plusieurs sources. 

L'arrêt des cours officiel devait débuter le 5 avril 2017, conformément au préavis de grève adressé au Président Nkurunziza lui demandant d’abroger le décret instituant des nouvelles mesures d’octroi de la bourse. Cependant, les étudiants ont décidé d’entamer l’arrêt des  activités dès que la police et le service des renseignements ont engagé une chasse à l'homme visant les délégués des étudiants ayant signés le préavis de grève. 

Des étudiants contactés annoncent qu’il n’est pas question pour eux de reprendre leurs activités, tant que cette chasse à l’homme se poursuit et que leurs camarades détenus ne sont pas relâchés. Les étudiants indiquent toutefois que seuls les sessions d’examens et les stages sont maintenus.

Les mêmes sources parmi le corps estudiantin indiquent que plusieurs autres de leurs représentants sont en cavale, de peur d’être arrêtés à leur tour. « Au lieu de trouver une solution consensuelle, les autorités ne font que pourchasser les étudiants », déplorent nos sources.  

Le porte-parole de la police nationale burundaise, Pierre Nkurikiye, a confirmé ce lundi 3 avril 2017 que 12 étudiants de l'Université du Burundi sont détenus.

Le Recteur de l’UB soutient ces arrestations d’étudiants

S’exprimant ce lundi soir, le Recteur de l'Université du Burundi déclare soutenir les arrestations d’étudiants qui ont lancé le préavis de grève. Pour Gérard Banyankimbona, ils doivent assumer leurs responsabilités puisqu’ils sont majeurs. 

« Les coupables seront identifiés et punis selon la réglementation en vigueur à l'Université du Burundi, lesquelles sanctions n'excluent pas une sanction pénale. A l'Université du Burundi, il n’y a pas de prison, donc on ne pourra jamais emprisonner des gens, on ne donne que des sanctions académiques. Vous savez ici à l'Université du Burundi, le moins âgé a 18 ans, il peut être responsable de ces actes. Chaque jour, il y a un étudiant de l'Université du Burundi qui est en prison, ce n'est pas très anormal que de retrouver des étudiants en prison ; mais cette fois-ci ça arrive au moment où il y a un climat d'incompréhension. Je ne garantis pas que nos étudiants sont des anges, cela dit je ne garantis pas la libération. On va certainement s'informer au cas par cas », déclare le Recteur de l’Université du Burundi.