D’après les burundais réfugiés au camp de Lusenda, l’un des signes d’insécurité est les affrontements entre les FARDC et les combattants Maï-Maï qui, selon des sources à Lusenda seraient soutenus par le pouvoir de Bujumbura.
‘’Lors de la dernière attaque dans les localités de Mboko, Sanza, Swina et Makora, des Burundais qui combattaient aux côtés des rebelles ont été capturés. Cela démontre que le Burundi est impliqué dans ces attaques. Nous risquons d’avoir des problèmes nous aussi’’, s’inquiète un réfugié.
Ces réfugiés de Lusenda craignent d’être infiltrés par des groupes armés Maï-Maï et des imbonerakure du CNDD-FDD qui s’attaqueraient à l’armée régulière congolaise FARDC. Une crainte appuyée par le porte-parole de l’armée Congolaise qui réclame une délocalisation des réfugiés de Lusenda pour leur sécurité. Le départ des policiers et militaires qui assuraient la protection de ce camp lors des derniers combats dans cette localité a alarmé les réfugiés.
‘’Le gouvernement de la RDC par le biais du porte-parole de l’armée a déclaré être incapable d’assurer la protection des réfugiés de Lusenda et à demander la délocalisation des réfugiés vers une autre région. Aussi, les positions policières qui assuraient la protection du camp ont été supprimées. Parallèlement, les militaires qui occupaient les positions qui surplombent le camp ont vidé les lieux lors des derniers affrontements’’, ajoute notre source.
Certains réfugiés témoignent qu’ils ont été alertés par des parentés du Burundi qu’une attaque serait en cours de préparation par des imbonerakure en provenance du Burundi. Pris de panique, certains des réfugiés de Lusenda commencent à fuir vers d’autres pays de la sous-région.
‘’Les réfugiés burundais commencent à fuir le camp en direction du Burundi, de la Tanzanie et de l’Uganda. Ces départs seraient poussés par la crainte des represailles en cas d’attaque car, lors de la dernière attaque dans cette localité, presque tout le personnel a fui vers Bujumbura, Bukavu et dans les enceintes de la MONUSCO. Cela montre qu’on n’est pas du tout protégé’’, déplore ce réfugié.
D’après une enquête qui a été menée par les responsables du camp dans le 40ème village, plus d’une vingtaine de familles sur un effectif de 49 a déjà pris le large. Ces familles auraient rejoint la Tanzanie et l’Ouganda et d’autres seraient prêts pour partir. Ils demandent au HCR d’assurer leur protection.
A propos de cette panique au camp de Lusenda, le HCR promet de s’exprimer.