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Igitoro Pass : La solution numérique qui aggrave la crise du carburant au Burundi

Igitoro Pass : La solution numérique qui aggrave la crise du carburant au Burundi

L'application Igitoro Pass, lancée par la Société Pétrolière du Burundi (SOPEBU) pour améliorer la gestion de la distribution du carburant, semble exacerber les difficultés d'approvisionnement plutôt que les résoudre. Des témoignages recueillis par la RPA ce mardi révèlent les frustrations croissantes des utilisateurs face à ce système numérique censé rationaliser l'accès au carburant.

Initialement conçue pour optimiser la distribution en fonction des plaques d'immatriculation et des jours de la semaine, l'application Igitoro Pass se heurte à des critiques sévères de la part des consommateurs. Un utilisateur déplore : « Si tu n'es pas servi le jour prévu, tu es obligé d'attendre l'autre jour de la semaine suivante. L'application ne se ferme pas, tu ne peux pas aller mercredi alors que ton jour était lundi. »

Cette rigidité du système engendre des inégalités d'accès au carburant, particulièrement préjudiciables pour les professionnels du transport. Les quotas, déjà insuffisants, ont été revus à la baisse, paralysant de nombreuses activités économiques. Un chauffeur de transport en commun témoigne : « 20 litres ne peuvent pas suffire pour nous pendant toute une semaine, suite à la nature de notre travail. Cela ne change pas grand-chose en ce qui est de la pénurie du carburant. »

Loin de résoudre la crise, Igitoro Pass semble l'aggraver en ajoutant une couche de complexité technologique à un problème d'approvisionnement persistant. Les citoyens burundais appellent le gouvernement à s'attaquer aux racines du problème plutôt que de se contenter de solutions superficielles. La pénurie chronique de carburant continue d'impacter lourdement le quotidien et l'économie du pays.

Bujumbura : L'assurance devient obligatoire pour les commerçants

Bujumbura : L'assurance devient obligatoire pour les commerçants

Le faible taux de pénétration des assurances parmi les commerçants de Bujumbura révèle une problématique complexe, mêlant manque de confiance envers les compagnies d'assurance et expériences décevantes en matière d'indemnisation. Cette situation prend une nouvelle dimension alors que le maire de la ville, Jimmy Hatungimana, annonce des mesures strictes pour imposer l'assurance des marchandises.

De nombreux commerçants expriment leur réticence à assurer leurs biens, citant des expériences négatives avec les sociétés d'assurance. « Si tes marchandises sont ravagées par le feu, souvent, on constate que les compagnies d'assurance ne nous aident en rien. Et quand on demande notre indemnisation, ça prend beaucoup de temps, voire des années », déplore un commerçant interrogé par la RPA.

Cette lenteur dans le processus d'indemnisation semble être au cœur du problème. Les commerçants soulignent que si les compagnies respectaient leurs engagements et procédaient à des remboursements rapides, ils seraient plus enclins à souscrire des polices d'assurance. « Si ces sociétés d'assurances pouvaient nous indemniser à temps comme on paie aussi à temps, il serait très facile pour nous de payer l'assurance pour nos marchandises », affirme un autre commerçant.

Suite à l'incendie récent de la galerie DIKO, le maire de Bujumbura a pris des mesures radicales. Jimmy Hatungimana a annoncé qu'aucun commerçant ne sera autorisé à exercer son activité sans avoir prouvé que ses marchandises sont assurées. Cette décision vise à protéger les commerçants contre les pertes financières importantes en cas de sinistre.

Le maire étend également cette responsabilité aux propriétaires de galeries, leur demandant de s'assurer que tous leurs locataires ont bien assuré leurs biens. Pour garantir le respect de ces nouvelles directives, M. Hatungimana prévoit des visites d'inspection dans les différentes galeries de la ville.

……………

Photo : Le maire de la ville de Bujumbura, Jimmy Hatungimana

Kanyosha : La quête des cahiers de ménage, un défi quotidien

Kanyosha : La quête des cahiers de ménage, un défi quotidien

Dans la zone Kanyosha, à Bujumbura, l'indisponibilité des cahiers de ménage, documents administratifs essentiels, plonge la population dans l'angoisse et la corruption. Alors que les autorités promettent une solution, les résidents restent dans l'attente, confrontés à des défis qui menacent leur accès aux services de base.

Depuis deux mois, l'indisponibilité de ces cahiers génère un climat de peur parmi la population. Les résidents, dépourvus de ce document obligatoire, vivent dans la crainte constante d'être interpellés lors de contrôles policiers. Cette situation pousse certains à des mesures désespérées, allant jusqu'à verser des pots-de-vin pour obtenir le précieux sésame. Le prix du cahier a ainsi doublé, passant de 5 000 à 10 000 francs burundais, accessible uniquement par des voies illicites.

Au-delà de la peur des contrôles, l'absence de ce document entrave l'accès à des services essentiels. Les habitants rapportent des difficultés pour acheter des produits de première nécessité, comme le sucre, dont l'achat nécessite la présentation du cahier de ménage.

Les résidents de Kanyosha appellent à une solution urgente. Les autorités locales justifient cette pénurie par un manque de stock et promettent une distribution dès que les cahiers seront disponibles.

Les marchés burundais face au défi de la sécurité

Les marchés burundais face au défi de la sécurité

Les marchés du Burundi, fers de lance de l'économie locale, sont confrontés à un défi crucial : assurer la sécurité des commerçants et des clients alors que les accès de secours sont souvent bloqués par les activités commerciales. Une gestion plus efficace des espaces publics pour prévenir les catastrophes et garantir un environnement sûr pour tous s’impose.

Au marché de Ngozi, bien que des entrées aient été spécifiquement aménagées pour les véhicules d'urgence, elles sont rapidement envahies par les commerçants dès que les exercices de sécurité sont terminés. Un habitant témoigne : « En cas d'incendie, l'accès des véhicules de secours serait gravement compromis. Même les piétons ont du mal à circuler dans ces passages. »

La situation n'est guère meilleure à Cibitoke, où les voies réservées aux secours sont désormais occupées par des stands commerciaux. Un résident déplore : « C'est un problème sérieux, aggravé par l'appétit de nos dirigeants pour l'argent. » À Gitega, la situation est encore plus critique, avec une quasi-absence d'accès pour les véhicules de secours, selon les habitants.

Cette problématique s'inscrit dans un contexte plus large de vulnérabilité des marchés burundais aux sinistres. Le professeur Elias Sentamba, dans une étude menée en 2018, a mis en lumière plusieurs incendies majeurs qui ont frappé le pays ces dernières années. Le marché central de Bujumbura en 2013, celui de Kamenge en 2017, et celui de Ruziba en 2019 ont tous été ravagés par les flammes, causant des pertes considérables pour les commerçants et l'économie locale.

Sentamba identifie plusieurs facteurs aggravants : l'absence d'un cadre strict pour la gestion des risques d'incendie, l'insalubrité des installations, le stockage mal maîtrisé de produits inflammables, et le manque de systèmes de sécurité appropriés. Les conséquences de ces incendies sont dévastatrices, allant de la perte immédiate de biens à la précarisation des commerçants et à la perturbation des chaînes d'approvisionnement.

Pour prévenir ces tragédies, le professeur Sentamba recommande la modernisation des infrastructures des marchés, l'établissement de normes strictes de sécurité incendie, la formation des commerçants aux gestes de prévention, une meilleure surveillance des installations électriques et la construction de bâtiments adaptés aux risques d'incendie. Il souligne l'importance d'une approche collective impliquant autorités locales, commerçants et communauté pour renforcer la sécurité des marchés burundais.

 

 

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