Le prix de l’urée a doublé par rapport à l’année passée dans la commune
Gihanga de la province Bubanza. Les agriculteurs pointent du doigt un
groupe de gens qui s’est arrogé le droit de vendre cet engrais chimique
clandestinement dans des maisons d’habitation.
Un sac de 25 kilogrammes d’urée qui coûtait trente mille francs burundais, coûte
actuellement cinquante mille selon les habitants de la zone Buringa de la
commune Gihanga. L’autre sac de 50 kilogrammes qui coûtait cinquante mille
coûte actuellement cent mille francs burundais. Ainsi, à cause de la montée de
ces prix, la population de Buringa est dans une désolation totale.
A l’origine de ces prix, selon la population de Buringa, c’est un groupe des
personnes qui a décidé de vendre cet engrais de façon clandestine et
d’augmenter le prix comme il veut. « Nous achetons cet engrais chez des gens
qui travaillent d’une manière clandestine. C’est comme des commissionnaires.
Ils vendent tous les types d’engrais chimique dans leur maison. Parmi eux, il y a
des hommes d’affaires. Ils profitent de sa carence pour augmenter le prix
comme ils le désirent. Pourtant, le président de la République avait ordonné que
le prix de l’engrais soit diminué. Ce comportement consistant à hausser le prix
de l’engrais chimique est fréquent ici et ça nous fait mal. »
Les informations en provenance de la commune Gihanga font savoir que la
hausse de ces prix est connue par l’administration mais que rien n’est fait pour
rétablir l’ordre. Les habitants de cette commune soupçonnent même
l’administration d’être complice de ces vendeurs. Nous n’avons pas pu joindre
l’administrateur de Gihanga pour de plus amples éclaircissements.
Certains attendaient l'arrivée du carburant ce jeudi. Chez d'autres, le carburant était disponible depuis mercredi. Les conducteurs de véhicules de transport des provinces Bururi et Bubanza ne sont pourtant pas rassurés. Les stocks de ce carburant de type essence ne seraient pas assez garnis.
L'une des stations-service de Bururi procédait à la vente du carburant jusqu'à ce mardi. Deux autres stations-service venaient de passer 2 jours sans aucune goutte de carburant. Ce jeudi, nos sources ont indiqué que les fournisseurs de Bururi attendaient d'être servis à l’endroit communément appelé parc pétrolier en province Gitega.
Dans la zone Muzinda de la commune Rugazi en province Bubanza, il y a deux stations-service qui vendaient du carburant depuis mercredi. Au chef-lieu de la province Bubanza, il y a deux stations-service. L'une d'entre elles est inactive depuis plusieurs jours. Pour l’autre appartenant au député de l'EALA Gabriel Ntisezerana, le carburant était disponible depuis mercredi et jusqu'à ce jeudi, les véhicules étaient servis normalement.
Pourtant, nos sources parmi les conducteurs de véhicules de transport de Bururi et Bubanza estiment que la disponibilité du carburant de type essence, même au compte-gouttes, ne pourrait pas durer longtemps. Selon eux, les stocks d'approvisionnement de Tankoma en province Gitega seraient entrain de s'épuiser. Le mazout, lui, reste disponible pour le moment.
Depuis environ une semaine, la commune Rugombo est frappée par la pénurie du carburant de type essence. Pour se le procurer, il faut se rabattre au marché noir ou se rendre dans la ville de Bujumbura.
Il n’y avait pas même une goutte de carburant de type essence sur presque toutes les stations-services de la commune Rugombo en province de Cibitoke jeudi. Selon la population locale, les propriétaires des véhicules, qui ont besoin d’une petite quantité, sont obligés de l’acheter au marché noir où un bidon d'un litre et demi coûte dix mille francs burundais. Pour les conducteurs en quête de grande quantité, ils doivent se rendre à Bujumbura, la capitale économique du pays.
« Il n’y a pas d’essence sur toutes les sept stations de la commune. Même le peu de carburant disponible s’obtient par fraude et un bidon d'un litre et demi s’achète à dix mille francs. Les gens qui veulent faire le plein doivent descendre sur Bujumbura. En un mot, trouver de l’essence est un casse-tête au niveau de toute la province ». Raconte un habitant de la commune Rugombo.
Ces habitants de la commune Rugombo demandent aux autorités habilitées de prendre en main ce problème de manque de carburant.
Aucun léger mieux chez les consommateurs du carburant dans les provinces de Rutana et Karuzi. Le marché noir, qui vend une bouteille d’un litre et demi de carburant entre 10 et 12 mille francs, reste le principal moyen d’approvisionnement. Conséquence, les coûts de transport passent souvent du simple au double.
Alors que les provinces Rutana et Karuzi comptent peu de stations-services, il y a près de deux semaines que ces dernières ne possèdent aucune goute de carburant. "Au centre-ville Rutana il y a 4 stations-service. Mais aucune d’entre elle ne possède de carburant depuis plus d’une semaine." Raconte un habitant de Rutana. Les victimes de cette situation sont surtout les usagers du transport en commun, puisque les transporteurs justifient la hausse du prix du ticket par le fait qu’ils s’approvisionnent sur le marché noir à des prix exorbitants. A Rutana, les prix de transport ont doublé selon un habitant du chef-lieu de cette province. "Par exemple, de Rutana vers Gitega, c’était 5 mille francs mais aujourd’hui, on paye 10 mille francs. De Rutana vers Bujumbura, c’était 11 mille francs mais actuellement, c’est 20 mille francs. Pour le trajet Rutana-Makamba, le ticket est passé de 6 mille à 12 mille francs."
La situation est pareille dans la province Karuzi selon certains de ses habitants. "La province Karuzi compte deux stations-service à savoir une située au centre provincial, et une autre au centre de la commune Buhiga. A la station-service de Buhiga, le carburant n’a été disponible qu’au cours de la semaine de la fête de Noël. Mais aujourd’hui il n’y en a plus." Les usagers du transport en commun ne savent plus sur quel pied danser dans la mesure où les prix de transport changent du jour au lendemain. "De Karuzi vers Gitega à bord d’une voiture de type Probox, on payait entre 6 mille et 7 mille francs mais aujourd’hui, l’on paye 10 mille francs. Pour se rendre à Bujumbura, on paye entre 20 et 25 mille francs. Et pendant les jours de fêtes, c’était le pire. Depuis Bujumbura jusqu’à Karuzi, on payait 40 mille francs. Donc les prix changent selon les clients en présence." Rapporte un usager du transport en commun.
Dans la ville de Bujumbura, seulement 4 stations-services avaient du carburant de type essence ce mardi. De nombreux véhicules faisaient la queue devant les stations Kigobe City Oil, Mogas située sur la route Rumonge, la station-service située à la 9ème avenue du quartier Nyakabiga III.
Vers la soirée de lundi, la station-service Interpetrol située tout près des anciens bureaux de l’entreprise de téléphonie mobile Econet-Leo servait de l’essence et toutes les autres stations ne servaient que du carburant de type mazout selon un chauffeur de taxi de la ville de Bujumbura. "Nous avons de la peine car malgré notre situation économique précaire, nous sommes obligés d'épuiser toutes nos économies pour remplir les réservoirs alors que l’on a d’autres urgences parce que nous ne savons pas quand l'essence sera de nouveau disponible."
La crise de carburant persiste au Burundi alors que le 28 décembre dernier, la REGIDESO avait rassuré les Burundais qu'il n'y aurait plus de pénurie du carburant expliquant que tous les problèmes en rapport avec la logistique et la lenteur administrative étaient déjà résolus.
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