Selon les travailleurs de l’hôpital de Gihofi, un montant de 15.100.000 francs burundais aurait fini dans les poches des responsables de cet établissement sanitaire en l’occurrence Claver NDAYIKENGURUKIYE et Richard NDAYONGEJE, respectivement directeur et gestionnaire de l’hôpital de Gihofi situé en commune Bukemba de la province de Rutana.
Le rapport d’un audit mené par une équipe du ministère de la santé et publié à la fin du mois de décembre 2022, montre que plus de 11 millions de francs devraient rentrer dans les caisses de l’hôpital comme recettes au cours de l’année 2022 mais que cela n’a pas été le cas.
Les responsables de l’hôpital de Gihofi devraient également se justifier sur l’achat des matelas de plus de 3.750.000 francs. Une opération qui, selon le personnel de cet établissement sanitaire, n’a pas été signifiée au comité de gestion. Pour cette raison, ces travailleurs avaient saisi le ministère de tutelle. Pourtant, plus de deux mois après la présentation du rapport des inspecteurs envoyés par le ministère de la santé, aucune suite n’a été donnée.
« Nous avions alerté sur le détournement commis par le gestionnaire Richard NDAYONGEJE et le directeur de l’hôpital Claver NDAYIKENGURUKIYE et avions demandé qu’il y ait un suivi pour que cet argent soit remis dans les caisses de l’hôpital. » Raconte un des travailleurs de l’hôpital Gihofi.
Richard NDAYONGEJE, gestionnaire de l’hôpital de Gihofi, est également accusé d’user de son pouvoir pour acheter le matériel pour cet hôpital sans consulter le comité de gestion. Ces employés déplorent le fait qu’ils ont, à maintes reprises, demandé que ce gestionnaire soit écarté mais sans succès.
« Nous avions sollicité la mise en œuvre de tous les comités chargés du suivi du fonctionnement de l’hôpital y compris la commission chargée de statuer sur l’octroi des marchés des médicaments et autre matériel de l’hôpital. Ces comités ont été mis en place mais on a fait des magouilles de telle sorte que c’est le gestionnaire qui est président de cette commission afin que tout se fasse comme il veut. Nous demandons alors au ministère de bien suivre cette situation. Nous avons demandé en vain qu’il soit mis à l’écart. Ce gestionnaire est un voleur de renom. » Se lamentent-ils.
La rédaction de la RPA a tenté de joindre Richard NDAYONGEJE, gestionnaire de l’hôpital de Gihofi mais il est resté injoignable. Quant à Claver NDAYIKENGURUKIYE directeur dudit hôpital, il n’a ni confirmé ni infirmé les accusations portées à son égard.
Le premier ministre a récemment évoqué le problème de transport et le
manque de devises parmi les causes de la pénurie du carburant au Burundi.
Mais, il y a quelques mois, le président de la République assurait qu’il avait
pris la question en mai et que tout allait bien marcher.
Après plusieurs mois de perturbation permanente d’approvisionnement en
carburant, le directeur général de la REGIDESO, la société à laquelle le
gouvernement a donné la mission de l’importer, a évoqué un petit souci
technique qui était survenu. Albert Manigomba avait organisé une conférence
de presse le 14 février. « Depuis le 8 février, on a connu un problème à Dar Es
Salaam. Les GPS sur les camions citernes n’ont pas pu fonctionner. La décision
a été alors de suspendre tout le processus. Ce n’est que ça. Il n’y a pas de
problème de carburant en soit. Ce n’est que ce petit problème technique. Je
me suis entretenu avec ceux qui sont à Dar Es Salaam qui m’ont rassuré que le
problème a été résolu et que les camions sont en route. » Malgré ces
explications du patron de l’entreprise qui, normalement, gère l’eau et
l’électricité, la crise du carburant n’a pas disparu. Lors de la présentation des
réalisations du dernier semestre de l’année 2022, le jeudi dernier, devant les
deux chambres du parlement, le premier ministre Gervais Ndirakobuca, lui, a
évoqué de nombreuses causes de la crise de carburant. Parmi elles, la question
des devises. « L’obtention du carburant exige des devises. Tu peux avoir la
chance d’avoir ces devises mais tu les envoies à un fournisseur qui te dira qu’il
n’a pas réceptionné cet argent. » Gervais Ndirakobuca a également signalé que
la voie maritime était la mieux indiquée pour transporter le carburant mais que
certains bateaux de la Russie n’opéraient pas à cause des sanctions imposées à
ce pays. Pourtant le président de la République, lui, suppose que la crise du
carburant au Burundi est une carte politique que ses détracteurs utilisent
pour tenter de soulever le peuple. Il y a quelques mois, Evariste Ndayishimiye
avait promis que la crise du carburant au Burundi allait disparaître. Il disait qu’il
allait, lui-même, s’occuper de la question. Mais, pour le premier ministre, l’âge
de l’or n’est pas pour demain. Gervais Ndirakobuca appelle les Burundais à
s’habituer à de telles crises. « On ne voudrait pas rester infiniment dans une
telle situation. Mais il faut que l’on s’y prépare. Sachez que c'est une situation
qui peut arriver à tout moment. Le carburant vient de très loin et exige de longs
processus. » Pour rappel, parmi les fournisseurs actuels du carburant au
Burundi, l’on cite l’entreprise PRESTIGE qui serait la propriété de la première
dame.
Les vendeurs d’engrais en provenance de la province Bubanza
indiquent que les administratifs de la province Bujumbura
leur imposent plusieurs taxes. Ils ne comprennent pas
pourquoi ils sont obligés de payer des taxes à chaque passage
d’une commune à l’autre.
L’engrais qui se vend dans différentes communes de la province
Bujumbura est de deux sortes. L’un est à base de fiente de poule et l’autre
à base de bouse de vache. Les vendeurs d’engrais indiquent qu’ils
quittent la commune Gihanga en province Bubanza pour commercer
dans les communes Mukike, Mugongo-Manga, Rusaka et dans d’autres
localités de la province Bujumbura. Selon eux, l’imposition est irrégulière
parce qu’ils paient des taxes à Bubanza d’abord, puis en mairie de
Bujumbura et dans chaque commune visitée de la province Bujumbura.
« Un véhicule rempli d’engrais est taxé à hauteur de 5 mille francs à
Buringa en province de Bubanza et c’est la même taxe qu’on nous impose
quand on arrive en mairie de Bujumbura. A Mukike, on nous donne une
quittance de 15 mille francs après avoir payé la taxe. Comprenez que là
nous sommes en cours de route. Quand on arrive et tout l’engrais n’est
pas écoulé sur le marché à Mukike, on est obligé d’aller à
Mugongomanga. C’est là qu’on t’impose une autre taxe. Ils n’ont rien à
faire avec la quittance de Mukike. Ils te disent que tu devrais rester là-bas
pour y écouler tout ton engrais arguant que chaque commune est
organisée à sa façon. » Le commerçant, qui témoigne, vend l’engrais à
base de fiente de poule. Il indique qu’il subit parfois des pertes. « Nous
demandons que l’on nous impose une seule taxe dans chaque province.
Payer des taxes dans chaque commune nous cause des pertes. »
La rédaction de la RPA n’a pas encore pu joindre Désiré Nsengiyumva, le
gouverneur de la province Bujumbura pour qu’il s’exprime sur les
grognes de ces commerçants d’engrais.
Le prix de l’urée a doublé par rapport à l’année passée dans la commune
Gihanga de la province Bubanza. Les agriculteurs pointent du doigt un
groupe de gens qui s’est arrogé le droit de vendre cet engrais chimique
clandestinement dans des maisons d’habitation.
Un sac de 25 kilogrammes d’urée qui coûtait trente mille francs burundais, coûte
actuellement cinquante mille selon les habitants de la zone Buringa de la
commune Gihanga. L’autre sac de 50 kilogrammes qui coûtait cinquante mille
coûte actuellement cent mille francs burundais. Ainsi, à cause de la montée de
ces prix, la population de Buringa est dans une désolation totale.
A l’origine de ces prix, selon la population de Buringa, c’est un groupe des
personnes qui a décidé de vendre cet engrais de façon clandestine et
d’augmenter le prix comme il veut. « Nous achetons cet engrais chez des gens
qui travaillent d’une manière clandestine. C’est comme des commissionnaires.
Ils vendent tous les types d’engrais chimique dans leur maison. Parmi eux, il y a
des hommes d’affaires. Ils profitent de sa carence pour augmenter le prix
comme ils le désirent. Pourtant, le président de la République avait ordonné que
le prix de l’engrais soit diminué. Ce comportement consistant à hausser le prix
de l’engrais chimique est fréquent ici et ça nous fait mal. »
Les informations en provenance de la commune Gihanga font savoir que la
hausse de ces prix est connue par l’administration mais que rien n’est fait pour
rétablir l’ordre. Les habitants de cette commune soupçonnent même
l’administration d’être complice de ces vendeurs. Nous n’avons pas pu joindre
l’administrateur de Gihanga pour de plus amples éclaircissements.