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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Burundi : Le ministre de l’intérieur dénonce les violences et appelle au respect des règles en période électorale

Burundi : Le ministre de l’intérieur dénonce les violences et appelle au respect des règles en période électorale

Une semaine après l’ouverture officielle de la campagne électorale en vue des élections législatives et communales prévues pour le 5 juin prochain, le ministre de l’intérieur, Martin Niteretse, a animé une conférence de presse ce lundi 19 mai 2025 pour exprimer ses vives préoccupations face à une série d’incidents survenus dans plusieurs localités du pays.

Selon lui, des irrégularités notables ont été constatées dès les premiers jours de la campagne. Parmi celles-ci figurent des actes de violence, des disputes concernant l’occupation des emplacements réservés aux activités de campagne.

Le ministre a notamment évoqué l’agression de militants du parti d’opposition CNL (Congrès National pour la Liberté) sur la colline Kizina, dans la commune de Mpanda, province Bubanza. Cinq personnes ont été blessées à la suite de cette attaque perpétrée par un groupe d’individus. Des enquêtes sont en cours et certains suspects ont déjà été appréhendés, a-t-il précisé.

D’autres incidents ont été signalés dans les communes de Isare en province Bujumbura et de Gihanga en province Bubanza, où des altercations ont éclaté autour des lieux de meeting. Des cas de destruction volontaire de cartes d’électeurs ont également été rapportés dans les localités de Bukirasazi en province Gitega, Kivoga en province Rutana, ainsi qu’à Murwi en province Cibitoke. À Nyanza Lac, en province Makamba, les autorités ont constaté une tentative de campagne organisée en dehors des heures autorisées.

Certains partis d’opposition ont dénoncé, au cours de cette première semaine de campagne, ce qu’ils considèrent comme des actes de persécution et des menaces visant leurs membres.

Des accusations de persécutions traitées avec prudence

En réaction aux vidéos largement partagées sur les réseaux sociaux, accusant certains membres du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, d’intimidation ou de propos haineux, le ministre de l’Intérieur a adopté un ton mesuré. Il a mis en garde contre les risques de manipulation liés à l’usage des technologies modernes. « Avez-vous vérifié si ces vidéos sont authentiques ? Aujourd’hui, la technologie est si avancée qu’on peut facilement attribuer à quelqu’un des propos ou des actes qu’il n’a jamais tenus ni commis », a-t-il déclaré.

Il a insisté sur la nécessité d’une vérification rigoureuse des faits avant de tirer des conclusions ou de formuler des accusations. « Si vous tombez sur une telle vidéo, il faut d’abord enquêter sur le terrain. Me dire que cela s’est passé à telle colline, dans telle localité, avec des circonstances précises, me permettrait de mieux répondre. Sans cela, il m’est difficile de me prononcer de manière claire », a-t-il ajouté.

Appel au respect des règles électorales

Le ministre de l’Intérieur a profité de cette occasion pour lancer un appel solennel à l’ensemble des partis politiques, coalitions et candidats indépendants afin qu’ils respectent strictement le cadre légal de la campagne électorale. « La loi reste de rigueur. Nous demandons à tous les acteurs politiques de s’y conformer pleinement. L’administration est appelée à continuer de jouer son rôle de facilitation, notamment en assurant une gestion équitable des lieux de campagne afin de préserver un climat serein », a-t-il souligné.

Le ministère a assuré qu’il reste vigilant face à toute dérive susceptible de compromettre le bon déroulement du processus électoral et s’est engagé à poursuivre les investigations pour que toute personne impliquée dans des actes de violence ou de sabotage réponde de ses actes devant la justice.

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Photo : Le ministre Martin Niteretse

 

Rejet des mandataires de "Burundi Bwa Bose" dans la province Burunga : la coalition dénonce des blocages

Rejet des mandataires de "Burundi Bwa Bose" dans la province Burunga : la coalition dénonce des blocages

À l’approche des prochaines échéances électorales, les tensions montent autour du processus de désignation des mandataires dans la province  Burunga. La coalition "Burundi Bwa Bose" dénonce une série d’obstacles administratifs et accuse les autorités locales d’entraver délibérément sa participation au scrutin.

Selon les responsables de cette coalition, les dossiers de leurs représentants, désignés pour suivre les opérations électorales en tant que mandataires, n’ont pas été acceptés par les services compétents. Une situation qui, à leurs yeux, traduit une volonté manifeste d’exclusion.

« Ils nous ont demandé les documents requis, nous les avons fournis. Ensuite, ils ont invoqué l'absence du président de la commission pour nous renvoyer vers son vice-président. Plus tard, on nous a dit que le dossier était incomplet. Finalement, ils ont refusé de le recevoir », rapporte un membre de la coalition. Il s’étonne par ailleurs que les candidatures d’autres partis aient été acceptées sans difficulté : « Tout cela semble orchestré pour retarder notre participation. »

La coalition redoute un déséquilibre majeur dans la composition des observateurs, estimant que la majorité des mandataires pourraient provenir du parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Une perspective qui soulève de vives inquiétudes sur la neutralité du processus électoral à Burunga.

Autre point de tension : l’absence d’observateurs identifiés comme membres du CNDD-FDD parmi ceux chargés de superviser les opérations, ce qui suscite des interrogations sur la transparence de l'organisation.

La situation s’est encore compliquée vendredi 16 mai 2025, lorsque la réception des dossiers a été brusquement interrompue. Les membres de la coalition affirment ne pas avoir été formellement informés de la clôture de la procédure. C’est l’intervention de la police, venue leur demander de quitter les lieux, qui leur a appris que la phase de dépôt était terminée. Aucun agent en charge n’a pris la peine de les prévenir officiellement.

La coalition "Burundi Bwa Bose" interpelle la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), qu’elle appelle à intervenir sans délai afin de garantir la transparence et l’équité du processus.

Pour rappel, l’article 41 de la loi électorale de 2025 prévoit que tous les candidats ont le droit de suivre l’ensemble des opérations électorales par l’intermédiaire de mandataires désignés. Ces derniers doivent voir leurs dossiers soumis au plus tard vingt jours avant le jour du scrutin. Le délai légal étant désormais expiré, les mandataires de la coalition ne pourront plus être enregistrés dans la province Burunga, confirmant leur exclusion du processus dans cette région stratégique.

Une situation qui, selon plusieurs observateurs politiques, pourrait alimenter les tensions préélectorales dans un contexte déjà marqué par une méfiance grandissante à l'égard de l'impartialité des institutions électorales.

Suspension des activités à Ngozi : Les habitants contraints de participer à des propagandes du CNDD-FDD

Suspension des activités à Ngozi : Les habitants contraints de participer à des propagandes du CNDD-FDD

Ce samedi 17 mai 2025, toutes les activités ont été suspendues dans la ville de Ngozi, à la suite d'une mesure des autorités locales. Les habitants ont été forcés de participer aux propagandes organisées par le parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Certains d'entre eux dénoncent ces pratiques, qu'ils considèrent comme de la persécution et de l'intimidation, et rappellent que chaque citoyen a le droit de choisir son appartenance politique sans subir de pressions.

Aucune activité n'a été autorisée dans toute la ville, y compris pour les commerçants et les agriculteurs. « Personne ne pouvait vaquer à ses occupations, même ceux qui souhaitaient se rendre dans les champs. Tous ont été contraints de se rendre au stade Agasaka pour participer à la campagne », a témoigné un habitant. « Aucun commerçant n’a ouvert, toutes les boutiques étaient fermées. Ils ont même interdit l'accès aux champs, menaçant de confisquer les houes de ceux qui refuseraient de se rendre à cette campagne », a-t-il ajouté.

Certains habitants soulignent leurs préoccupations, estimant que ces rassemblements forcés ont pour objectif de démontrer la mobilisation du CNDD-FDD, peut-être dans une optique électorale. « Personne ne veut participer à leur campagne, car ce parti au pouvoir ne nous a rien apporté », a confié un autre résident.

Les événements ont commencé dès deux heures du matin, lorsque des membres du parti au pouvoir ont sillonné les collines, criant et faisant du bruit avec des sifflets. Ils ont averti ceux qui refuseraient de participer à la propagande qu’ils en subiraient les conséquences. « Ils passaient partout sur la colline de Kinyami, menaçant ceux qui ouvriraient leur boutique », a raconté un témoin.

Certains citoyens ont été contraints de porter les uniformes du CNDD-FDD, ce qui renforce les accusations de pression exercée sur la population. Les habitants appellent le gouvernement à mettre un terme à ces agissements, qu'ils considèrent comme une violation de leur liberté politique et une perturbation de leurs activités quotidiennes.

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Photo : Campagne du CNDD-FDD au Stade Nkurunziza Peace Park de Ngozi

 

Processus électoral au Burundi : des failles dans la loi et des pratiques préoccupantes dénoncées

Processus électoral au Burundi : des failles dans la loi et des pratiques préoccupantes dénoncées

Le code  électoral actuellement en vigueur au Burundi pourrait ouvrir la voie à des fraudes électorales, selon plusieurs observations recueillies dans différentes régions du pays. Certaines dispositions de cette législation permettent, dans des conditions précises, à un individu de voter au nom d’un autre. Toutefois, cette possibilité soulève des inquiétudes, car elle pourrait être exploitée à des fins de manipulation du scrutin.

Dans plusieurs localités, des cas ont été signalés où des personnes, profitant de la précarité économique de la population, achètent des cartes d’électeur. Une pratique qui, selon les citoyens concernés, compromet sérieusement la transparence du processus électoral.

Lors de la récente opération de distribution des cartes d’électeur, de nombreux sympathisants des partis d’opposition, notamment du Congrès National pour la Liberté (CNL), n’ont pas pu accéder à leurs documents. D’autres, bien qu’ayant réussi à obtenir leurs cartes, affirment avoir été approchés par des membres du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, qui leur ont proposé de l’argent en échange de leurs cartes.

Ces dysfonctionnements ont fait naître des préoccupations au sein de la population, certains redoutant une instrumentalisation de la loi électorale par le CNDD-FDD en vue d’influencer les résultats des prochaines élections.

L’article 50 du code électoral du Burundi, applicable aux élections de 2025, encadre pourtant de manière stricte le recours au vote par procuration. L’alinéa a) de cet article réserve cette possibilité aux personnes empêchées de voter en personne pour des raisons professionnelles. L’alinéa b) l’élargit aux femmes en travail d’accouchement, aux personnes malades ainsi qu’aux personnes vivant avec un handicap ne pouvant se déplacer.

Dans toutes ces situations, la procuration doit obligatoirement être accompagnée de la carte d’électeur de la personne concernée et validée par les membres du bureau de vote. Cependant, des citoyens redoutent une utilisation abusive de ces procurations par des militants du parti au pouvoir, en se servant de la loi comme couverture légale.

Ces craintes sont alimentées par le fait que la majorité des membres des bureaux de vote sont perçus comme étant affiliés au CNDD-FDD, ce qui pourrait favoriser des pratiques frauduleuses.

Par ailleurs, des irrégularités ont été relevées dans la distribution des cartes d’électeur. Dans certaines localités, les partisans de l’opposition, notamment ceux du CNL, doivent se rendre chez les chefs de colline pour récupérer leurs cartes. Une situation qui soulève des interrogations, dans la mesure où cette tâche revient normalement à des agents désignés opérant dans des lieux officiels identifiés à cet effet.

Il est à noter que l’article 10 du décret présidentiel du 9 mai 2025, portant ouverture officielle de la campagne électorale pour les élections législatives et communales, interdit explicitement toute distribution d’argent ou de biens matériels dans le but d’influencer les électeurs.

Alors que la période électorale s’annonce sensible, de nombreuses voix s’élèvent pour appeler au respect strict des textes en vigueur, dans l’objectif d'assurer un processus électoral libre, équitable et transparent.

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Photo : Distribution de cartes aux électeurs (Bujumbura Mairie)

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