Welcome to RPA   Click to listen highlighted text! Welcome to RPA Powered By GSpeech

Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Burundi-Indépendance : le président de la République dénonce la paresse dans son discours à la Nation

Burundi-Indépendance : le président de la République dénonce la paresse dans son discours à la Nation

Ce 1er juillet, le Burundi célèbre le 62ème anniversaire de son indépendance. Les cérémonies nationales ont été organisées au stade Ingoma de la province Gitega (la capitale politique)  en présence du chef de l'Etat. Dans son message à la Nation à la veille de la fête, le président Evariste Ndayishimiye s'est dit satisfait de l'unité, la paix et la sécurité qui règnent dans le pays.

« Nous nous réjouissons de voir que nous célébrons cet anniversaire de l’indépendance au moment où tout le pays respire un climat d’unité, de paix et de sécurité. Nous avons l’espoir pour notre avenir. Nous dormons sur nos deux oreilles. Nous avons le droit de nous féliciter parce que nous avons pu éradiquer la ségrégation ethnique. Aujourd’hui, les Burundais ont compris qu’ils ont un pilier commun, le Burundi. Si notre pilier tombe, nous allons périr aussi. C’est pourquoi nous tous avons l’obligation de servir le Burundi pour notre bien à nous tous. »

La vraie indépendance est l’autonomie financière, a déclaré le Numéro Un Burundais, quand chaque Burundais pourra subvenir à tous ses besoins,  sans un quelconque soutien financier. Reconnaissant que les Burundais ne sont pas encore à ce stade, que le pays a aussi encore besoin d’experts étrangers malgré ses potentiels, le président Evariste Ndayishimiye affirme toutefois qu’il y a plein d'emplois dans le pays mais le problème est qu'il y a des fainéants qui ne veulent rien faire.

« Il y a ceux qui passent des journées sans rien faire. Ils passent des journées à se lamenter et à dresser les citoyens contre les institutions du pays. Nous leur ordonnons à chercher une occupation pour qu’ils mangent après avoir travaillé. Au Burundi, il y a des activités pour tout le monde, le problème est que la plupart  de gens  pensent que travailler c’est devenir un employé de quelqu’un d’autre. Sachez qu’il y en a qui sont jaloux de la vitesse de notre développement parce que nous sommes en train de nous libérer progressivement de ceux qui nous aidaient. Travaillez en groupes, produisez, et puis chercher comment transformer votre production pour la vendre tranquillement. Parce qu’il y a des fainéants qui sont aux aguets pour tirer profit de votre production. »

La République du Burundi est indépendante depuis le 1er juillet 1962, le thème de cette 62ème année est ‘’l’autonomie financière, la vraie indépendance. »

 

 

Le président Ndayishimiye glorifie son règne, le peuple patauge dans la misère

Le président Ndayishimiye glorifie son règne, le peuple patauge dans la misère

Le chef de l’État burundais Evariste Ndayishimiye se réjouit des réalisations des quatre années de son pouvoir. Dans un discours à la Nation à l’occasion de cet anniversaire, Evariste Ndayishimiye a affirmé qu’aucun Burundais n’est affamé puisque la nourriture est en abondance dans le pays, et que la pauvreté n’a plus de place au pays qu’il gouverne, car les poches de ses gouvernés sont garnies d’argent. 

Ayant accédé au pouvoir le 18 juin 2020, Evariste Ndayishimiye est le 9ᵉ président de la République du Burundi. Quatre ans déjà, Evariste Ndayishimiye avait promis d’innombrables innovations au peuple qu’il gouverne. Ainsi, dans son discours à la nation à l’occasion de célébration de ce 4ᵉ anniversaire à la tête du pays, le président Ndayishimiye s’est largement applaudi des réalisations de son pouvoir. D’un peuple aussi épargné de la famine que de la pauvreté.

« La manière dont les Burundais sont en train de s’autodévelopper est très satisfaisante. S’agissant du niveau de l’agriculture et de l’élevage, il est évident que chaque Burundais a facilement de quoi manger avec un excédent de sa récolte qui lui procure de l’argent dans sa poche. » A déclaré le numéro un Burundais.

« Dès le début de notre mandat, nous nous sommes engagés à promouvoir l’autosuffisance alimentaire puisque nous savions qu’on ne peut pas travailler sans avoir mangé. Nous avons aussi promis que chaque personne devait être en possession de l’argent pour subvenir à ses besoins. Aujourd’hui, je suis ravi de constater que les lamentations de certains se limitent uniquement sur la carence de certains produits à importer, mais évidemment ne concernent point le manque d’argent pour s’en procurer ». A martelé Evariste Ndayishimiye.

Dans le même prolongement, le chef de l’État burundais a poursuivi son discours à se frotter les mains comme quoi, il est temps à la population burundaise de se mettre au diapason du monde sans souci ni crainte du lendemain. 

« Je suis fier de la vivacité qu’affichent les Burundais. D’aucuns construisent de belles maisons, portent de beaux habits et mangent à leur satisfaction et cela nous donne de l’espoir pour un meilleur avenir. Certains aspirent déjà à être plus confortable, davantage dans leur bien-être. Il est vrai que je suis au courant de certaines lamentations et grognes, mais cela est tout à fait normal qu’il y ait l’une ou l’autre chose à convoiter dans la vie. Toutefois, soyez rassurés, la nourriture est en abondance au Burundi. »

Malgré le bilan hyperbolique du président Ndayishimiye, des acteurs politiques n’ont pas manqué à y apporter des critiques acerbes. Dans une interview exclusive accordée à la RPA, la réaction de Léonce Ngendakumana ancien président du parti Sahwanya Frodebu et ancien numéro 1 du législatif burundais, a été plutôt mitigée. 

« Primo, son engagement à écarter les bailleurs et donateurs qu’il qualifie de colonisateurs du Burundi, entre autres l’Union européenne et les États-Unis d’Amérique, a fait une bonne réussite pour que le pays manque de devises. Secundo, sa détermination de disloquer les formations politiques de l’opposition a plus ou moins fait effet. Mais, ses intentions fallacieuses de lutter contre la corruption, la malversation économique, les enlèvements forcés notoires des citoyens, ou encore la promotion des droits de l’homme qu’il prônait ont complètement avorté. »

Par ailleurs, a souligné l’honorable Ngendakumana, en temps normal, il revient à la chambre basse du Parlement d’évaluer les réalisations du chef de l’État et de son gouvernement comme le préconise la constitution de la République du Burundi.

De la comédie à la fantasmagorie, ainsi vont les discours du Général Evariste Ndayishimiye

De la comédie à la fantasmagorie, ainsi vont les discours du Général Evariste Ndayishimiye

Le numéro un burundais ne cesse d’étonner plus d’un de par ses discours. Pas plus tard que ce week-end, il a, lors d’une croisade organisée en l’honneur de ses quatre ans passées au pouvoir, dit avoir mis un visage sur les personnes derrières la pénurie du carburant qui perdure. Et contre toute attente, Evariste Ndayishimiye a tenu à les rassurer, eux comme les autres dignitaires ayant érigé la corruption en mode de gouvernance, comme quoi tant qu’il sera aux commandes, ils peuvent dormir sur leurs deux oreilles, car personne ne s’en prendra à eux.

La dernière trouvaille du numéro un burundais, est celle de clamer haut et fort que le problème du carburant n’a rien à voir avec la situation financière précaire du Burundi, mais qu’il est plutôt lié à des gens de son entourage mal intentionnés et sous l’emprise des démons. « C’est regrettable de voir un burundais bloquer le carburant sous prétexte qu’il y a un coup d'État imminent qui se prépare. Et cette personne s’est également opposée à ce que les documents y relatifs soient délivrés. » A annoncé le président Ndayishimiye avant de changer de version.  « Imaginez-vous une autorité qui ose écrire une correspondance mettant en garde nos fournisseurs sur le fait que nous ne sommes pas à mesure d’honorer nos engagements, donc insolvables. Quelqu’un qui s’interpose alors que le chargement allait commencer. Ça, c'est une réalité. Mais j’ai pardonné à cette personne. Oui, je lui ai pardonné. »

Ici, la question qui se pose est la suivante : les deux versions se rapportent-elles à une même autorité ou s’agit-t-il de plusieurs autorités possédées par les mêmes démons destructeurs qui en veulent au président Ndayishimiye ? Mais soit. Le fait est qu’il n’y a pas que cette autorité-là qui a vu ses péchés absouts par le numéro un burundais. En effet, cette clémence a également été accordée aux responsables de détournements de fonds publics corrompus. Ces derniers ont eu la promesse de ne jamais être inquiétés par la justice burundaise aussi longtemps qu’il sera commandant suprême.  « Je suis au courant des gens qui s’adonnent ouvertement à la corruption juste pour me provoquer afin que je les congédie. Tout ça pour que je me retrouve seul, sans personne pour m’épauler. Détrompez-vous. Que vous foutez le bordel ou pas, on restera collés jusqu’à la fin. »

Pourtant, au début de son mandat, le président Ndayishimiye jurait qu’il allait en découdre avec tous les véreux. Se pourrait-il qu’il s’est finalement rendu compte que ça lui prenait toute l’énergie, l’écartant ainsi de l’essentiel ? Et si l’on suppose qu’il a jugé bon de composer avec eux, arrivera-t-il à réaliser ses projets tant chantés ?

Rêverait-il éveillé ou a-t-il d’autres cartes sous sa manche ? Le fait est que, pour lui, il n’y a aucun doute que le Burundi sera un pays développé avant même l’échéance qu’il s’est fixée.  « Je vous certifie que le Burundi atteindra sa vision de pays développé bien avant l’année 2060, et ce que vous vous ressaisissez ou pas. Je n’ai pas de marges de manœuvre, car je sais que si je décide de vous remplacer, vos successeurs vous emboiteront le pas. J’ai déjà essayé plusieurs fois, mais ça n’a abouti à rien. »

S’agit-il d’un discours azimuté ou est-ce une autre façon d’endormir les burundais ? Ce qui est sûr, c’est que ce discours a laissé perplexe plus d’un qui se demandent par quelle magie Evariste Ndayishimiye espère-t-il remplir toute une cruche à l’aide d’un tamis.

 

 

 

 

 

La presse au Burundi : Regard des journalistes chevronnés

La presse au Burundi : Regard des journalistes chevronnés

Chaque 03 mai, le monde célèbre la journée dédiée à la liberté de la presse. Au Burundi, deux femmes journalistes sont en prison et une centaine d’autres journalistes sont en exil depuis déjà 9 ans. Pourquoi la cohabitation journalistes-politiques reste difficile au Burundi ? Des journalistes en ont débattu au cours de l’émission IJAMBO NI RWAWE de la Radio Publique Africaine de ce 04 mai 2024.

 

« Les médias s’autocensurent beaucoup actuellement au Burundi. » Avoue Jean-Claude Kavumbagu, directeur de l’agence de presse en ligne Net Press. Ce journaliste de 28 ans  d’expérience est parmi les journalistes qui exercent encore au pays. « Nous exerçons dans un climat très difficile. Le journalisme est un métier mal vu, très combattu même.» Ajoute-t-il.

Le directeur de l’agence Net Press déplore que le journalisme d’investigation qui faisait jadis l’honneur des médias burundais, a été abandonné.  Les journalistes ont de sérieux problèmes d’accès aux sources d’informations, surtout les sources officielles.  Pour Jean-Claude Kavumbagu, les membres du gouvernement se cachent derrière leurs porte-paroles  qui organisent régulièrement des conférences publiques. « L’information est détenue par les ministres, ce sont eux qui devraient répondre aux questions des journalistes et de la population », souligne JC Kavumbagu.

Sans contredire le classement fait par Reporters Sans Frontières qui montre une avancée dans le classement, 108ème place en 2024 contre 114ème en 2023 sur un total de 180 pays, JC Kavumbagu ne voit toutefois aucune avancée sur le terrain.

Fiacre Munezero, ancien journaliste de la Radiotélévision Nationale et un des fondateurs de la Radio (privée) Isanganiro, peint un tableau similaire à celui de son ancien collègue JC Kavumbagu. 

Selon Fiacre Munezero, le régime CNDD-FDD ne tolère pas les journalistes qui accordent la parole à leurs opposants armés ou pas, ainsi qu’à ceux qui portent loin toute voix discordante, entre autres celles des militants de la société civile.  

Fiacre Munezero,  un des journalistes qui ont tendu le micro aux dirigeants actuels du pays encore au maquis, regrette que le régime CNDD-FDD reproduise ce qu’il disait combattre dans le passé. 

« Quand nous allions les rencontrer au maquis, les combattants du FDD nous appréciaient beaucoup pour avoir osé risquer nos vies afin de porter loin leurs revendications. »

Ayant exercé dans un climat de tension et d’intimidation sous les régimes qui ont précédé le régime actuel, Fiacre Munezero estime que le CNDD-FDD a placé haut la barre. « Attaquer des médias et tirer sur le matériel est inimaginable et incompréhensible. »

Victime de son métier à plusieurs reprises, JC Kavumbagu a été déjà emprisonné cinq fois, par différents régimes. Pour lui, les dirigeants du Burundi ne persécutent les journalistes que pour une seule raison. « Les journalistes diffusent des informations qu’ils désiraient garder secret. »

Déplorant aussi le musèlement de la presse, le président de l’Union Burundaise des Journalistes UBJ, un des journalistes en exil, regrette que les crimes commis contre les journalistes restent impunis. Alexandre Niyungeko, directeur d’une des radios diffusant depuis l’exil, salue ce qu’il qualifie de bravoure des journalistes restés au pays. « Ces journalistes sont à encourager. Ils sont braves parce qu’ils parviennent à continuer à travailler malgré les conditions difficiles. Nos activités se complètent. »

A la tête du Burundi depuis juin 2020, le président Evariste Ndayishimiye  tient des discours prometteurs, mais des discours qui ne sont pas suivis d’actes concrets.

A une année des premières élections (les législatives prévues en 2025), un projet de code électoral est en attente de promulgation. L’un des amendements fait, interdit les journalistes de publier les résultats des élections avant la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).  Un coup de plus pour enfoncer le métier de journalisme, estiment les journalistes invités de l’émission IJAMBO NI RWAWE. 

« Nous attendons de voir l’action du président de la République. S’il est pour une presse libre, il ne devra pas promulgué le code électoral tel qu’il est. » Déclare JC Kavumbagu.

Mais en attendant des actions concrètes du chef de l ‘Etat, deux femmes journalistes restent emprisonnées.  

Floriane Irangabiye, de la radio Igicanoro est sous les verrous depuis plus d’une année.    Elle est condamnée à 10 ans de prison ferme pour atteinte à la sureté intérieure de l’Etat.  Sandra Muhoza  de  l’agence en ligne La Nova,   est  quant à elle,  depuis le 18 Avril  locataire de la prison centrale de Mpimba. Elle est  poursuivie pour atteinte à la sécurité de l’Etat et aversion raciale.  

 

…………………………..

Photo : Fiacre Munezero tendant le micro au président Evariste Ndayishimiye encore au maquis (2004)

Faire un don

Nos journaux parlés

Qui est en ligne?

Nous avons 302 invités et aucun membre en ligne

Click to listen highlighted text! Powered By GSpeech