Un mois après, la situation s’empire. Actuellement, peu de stations-services servent du carburant en mairie de Bujumbura. Pour l’avoir, il faut passer plusieurs heures d’attente.
A notre passage sur différentes stations-services très tôt le matin de ce mercredi, certains clients nous ont confié que leurs voitures ont passé la nuit sur place près des pompes d’essence, d’autres s’y sont rendus depuis 5 heures du matin.
Plus le temps passait, plus les files d’attente s’allongeaient jusqu’à perturber la circulation routière durant les heures de pointes pour ceux qui se rendent au travail.
A notre arrivée à la station-service communément appelée Chez Katikati à 6 heures 30 minutes, les véhicules formaient une seule file d’attente. Une heure plus tard, les files de véhicules étaient au nombre de 3. La police en charge de la circulation routière est intervenue pour gérer les files car la route était barrée par les véhicules en attente d’être servis.
Malheureusement, ces agents de la police de roulage ont provoqué du désordre. Ils recevaient des pots de vin et facilitaient certains à être servis plus vite. Ce qui, à un certain moment, a révolté la foule en attente.
La station Interpétrol du quartier asiatique servait du carburant aussi ce mercredi matin. Les véhicules étaient si nombreux dans les petites ruelles du quartier. Le débordement se remarquait aussi à la station Interpétrol située près de la boîte de nuit Le Cristal.
Autres constats, les motos exerçant le transport, qui dans les conditions normales ne sont pas autorisées à arriver au centre-ville, se remarquaient aussi faisant la file. Des gens qui venaient chercher l’essence dans les bidons étaient également en nombre considérable. Sur les files d’attente, les habitants de la capitale économique se lamentaient. La pénurie du carburant leur fait enregistrer des pertes. Ils passent beaucoup de temps à attendre leur tour d’être servis et par conséquent leurs activités sont perturbées.
Entre-temps, pas de carburant dans les onze stations-services indiquées par le gouvernement pour servir des véhicules de transport.
Les chauffeurs de bus de transport en commun disent qu’ils viennent de passer des jours sur des longues files devant les stations-service à l’attente du carburant. Ce qui les étonne le plus est que, depuis plus de deux semaines, la direction de gestion de produits pétroliers et gaziers leur avait communiqué la liste de 11 stations-services en ville de Bujumbura qui serviront uniquement ces véhicules de transport. Paradoxalement, ces stations-service n’ont pas de carburants. « On nous avait dit que les camions de transport de marchandises ainsi que les bus de transport peuvent s’approvisionner rapidement en carburants sur des stations mis à part pour eux. Mais malheureusement, le carburant n’est pas disponible. Les chauffeurs de ces camions et bus sont chaque jour sur des files d’attente pour recevoir du carburant. C’est très honteux, il n’y a pas de carburant. Et nous ne voyons pas ce qui est en train d’être fait pour que ce problème soit résolu. Par contre, la situation s’empire du jour au jour », raconte un chauffeur.
Essayant de gérer la situation actuelle, certains chauffeurs avouent soudoyer les pompistes pour qu’ils les servent. Notre source est un chauffeur de véhicule de transport dans la ville de Bujumbura qui témoigne. « Si tu ne te mets pas sur les longues files d’attente, tu donnes alors des pots de vin à la station-service ou tu paies entre 4 mille francs ou 4500 francs un litre de mazout. Sinon les longues files d’attente ne finissent jamais ».
Ces chauffeurs de bus de transport font savoir que ce problème de pénurie de carburant devient encore plus grave dans les provinces de l’intérieur du pays. Ils demandent ainsi au gouvernement de tout faire pour résoudre ce problème une fois pour toutes car la vie est paralysée lors que la population ne peut pas se déplacer.
Gitega n’a pas voulu monter le prix à la pompe
La pénurie du carburant au Burundi s’explique par le fait que le gouvernement burundais n’a pas voulu revoir à la hausse le prix à la pompe de ce produit au moment où le prix du carburant a monté sur le marché international et dans les pays voisins du Burundi. C’est du moins l’explication qu’a donné le ministre ayant l’énergie dans ses attributions qui était convoqué jeudi le 28 octobre 2021 par le sénat burundais.
Le Burundi ne l’a pas fait par amour de la population, explique le ministre Ibrahim Uwizeye qui reconnait tout de même que les stocks stratégiques du carburant sont vides. Mais, cette autorité n’a présenté aucune voie de sortie.