Ce lundi 11 Septembre 2023, le ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines a annoncé les nouveaux prix du carburant. Majorés deux fois en moins de deux mois, ces prix auront de l’impact sur les prix des différents autres produits. La population désespère. Les économistes et politiques appellent le gouvernement à prendre des mesures pour alléger les souffrances de son peuple.
Le prix de l’essence a été majoré de 510BIF le litre, celui du gasoil de 455 BIF et le prix du pétrole de 205 BIF. Selon le ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines le gouvernement a été obligé de hausser ces prix car sur le marché international , les prix du carburant ont aussi augmenté.
Cette augmentation est la deuxième en moins de deux mois. Vers la fin du mois de juillet cette année 2023, les prix du carburant avaient été augmentés. Depuis juillet, le prix d’un litre d’essence a été majoré de 1200 BIF, celui du gasoil de 800 BIF et le prix d’un litre de pétrole de 985 BIF.
Cette hausse se répercute sur les prix de tous les produits et risque d’empirer la situation déjà précaire des populations. « La situation va devenir pire étant donné que le prix du carburant a beaucoup augmenté, il devient de plus en plus difficile de subvenir aux besoins familiaux, a lâché un habitant de la mairie de Bujumbura.
La population burundaise regrette qu’en dépit de tout cela, le gouvernement ne mène aucune action pour adoucir le poids qui pèse sur elle. ‘’Je me dis qu’avec la semaine prochaine, le changement des prix sur le marché se manifestera. Malheureusement l’Etat ne fait rien pour empêcher cette montée des prix sur le marché, étant donné que le salaire reste inchangé,’’ déplore un fonctionnaire de l’intérieur du pays.
L’Etat responsable de la mauvaise situation économique
La hausse des prix et l'inflation au Burundi sont dues à une mauvaise politique économique du gouvernement et au déséquilibre entre les dépenses et les recettes de l'Etat, explique un économiste.
Selon Serges Ntirampebura, les prix augmentent parce que l’argent perçu et émis par les agents de l’Etat est supérieur à la production offerte par ces agents. Ici il mentionne à titre d’exemple l’intendance offerte aux autorités qui est mal gérée. Il note en effet que les véhicules de fonctions interviennent dans des activités personnelles et l’Etat se retrouve dans une situation où il donne plus qu’il n’en tire.
A côté de ça, l’économiste lie la mauvaise santé financière à l’usage des moyens de l’Etat dans des activités économiques par certains cadres du pays qui font du commerce. ‘’Mais comme c’est une concurrence déloyale, ces agents de l’Etat qui utilisent les moyens qui ne sont pas les leurs, vont continuer à produire des biens et services. Au fond, ils ne font pas de profits mais quand même c’est eux qui vont rester sur le marché en empêchant les autres de fonctionner. C’est comme ça que l’Etat va perdre les impôts, la production et la valeur ajoutée que les simples entrepreneurs fournissaient au public’’, regrette l’expert en économie.
L’Etat devrait se solidariser avec le peuple
Pour le parti SAHWANYA-FRODEBU, le gouvernement devrait minimiser les taxes sur les produits pétroliers pour limiter les conséquences de la hausse des prix sur la population qui vit déjà une situation intenable, a indiqué Phénias Nigaba, vice-président de ce parti.
Ce politique demande également au gouvernement de réduire le train de vie des dignitaires pour donner un bon exemple et être solidaire avec cette population en situation difficile. Phénias Nigaba n’oublie pas d’appeler le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour alléger la souffrance de la population.