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Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Les démobilisés  dénoncent un flou autour de l’opération d’ouverture de leurs comptes bancaires

Les démobilisés dénoncent un flou autour de l’opération d’ouverture de leurs comptes bancaires

Une opération d’ouverture des comptes des démobilisés à la Régie Nationale des Postes est en cours dans différentes localités du pays. Même si les démobilisés répondent à cet appel, ils n’ont été informés sur l’objectif. Et demandent à l’autorité habilitée de sortir du silence.

En province Bururi, cette opération a débuté il y a plus d’une semaine. Même si les démobilisés ont répondu à cet appel, ils disent, ignorer d’où provient cet ordre. « Le premier à l’avoir appris à informer son ami et l’information a ainsi circulé. » Nous a expliqués un des démobilisés de cette province du sud.  Ils se sont retrouvés nombreux à la poste, et effectivement les agents de la  Régie Nationale des Postes les attendaient.

Au nord-ouest du pays, en province Bubanza, la situation est similaire. Les démobilisés de cette province ignorent aussi qui a ordonné qu’ils aient des comptes à la poste. Dans ces deux provinces, nos sources font savoir qu’ils ont cherché à s’informer auprès des agents de la poste qui les ont accueillis, mais ces derniers leur ont fait juste savoir qu’ils ont été avertis par leurs chefs hiérarchiques que l’opération va débuter.

Ne possédant aucune information officielle, les démobilisés sont aujourd’hui inquiétés par des rumeurs qui leur parviennent. Nos sources parmi les démobilisés disent avoir appris que certaines autorités voudraient détourner l’argent leur destiné et d’autres non. Que c’est ce dernier groupe qui aurait ordonné que ces comptes soient ouverts à la poste. L’opération ayant débuté, certains administratifs ont tenté de l’interrompre. C’est le cas de la commune Musigati en province Bubanza où, vendredi 19 juillet, deuxième jour de cette opération dans cette localité, l’administrateur de la commune Musigati avait interdit la poursuite de l’opération. Les démobilisés se sont révoltés et l’opération a pu continuer.

Ces démobilisés demandent de la lumière au ministère de tutelle, qui est le ministère de la Défense Nationale et des Anciens Combattants. Contacté, Général Gaspard Baratuza, le porte-parole  de l’armée burundaise nous a répondus que ces démobilisés doivent se diriger à la Direction Générale des Anciens Combattants  (DGAC) et qu’ils auront toutes les informations.

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Photo: Siège de la Régie Nationale des Postes

Bubanza : Des démobilisés créent  une  pagaille au bureau postal

Bubanza : Des démobilisés créent une pagaille au bureau postal

Désordre le matin de ce vendredi au Bureau postal de Bubanza au chef-lieu de la province. Des centaines de démobilisés s’y étaient rendus pour exiger qu’on leur ouvre  des comptes à la poste. Aucun autre client de cette banque postale n’avait le droit de s’approcher pour demander un service.

Jusqu’à 14h de ce vendredi, une grande foule de démobilisés était encore devant le bureau postal de Bubanza. Ces gens s’étaient réveillés très tôt le matin de ce 19 juillet et avaient fait du sit-in sur place. Ils exerçaient une pression sur les agents de la poste. Ils exigeaient que toute cette foule de démobilisés soient d’abord enregistrés et ont refusé que d’autres clients de la poste soient servis avant eux.

Pourtant, déplorent des sources sur place, cette opération d’enregistrement avait débuté ce 18 juillet et les agents de la poste s’étaient subdivisés. Un groupe servait les démobilisés et un autre s’occupait du reste des clients.

A ce sujet, la rédaction de la RPA n’a pas pu joindre Cléophas Nizigiyimana gouverneur de la province Bubanza.

L’activité de recenser les démobilisés par l’ouverture des comptes à la poste concernaient, selon nos sources parmi les démobilisés, les anciens combattants des mouvements armés et des soldats démobilisés de l’armée régulière de l’époque. Une telle activité se serait même déroulée dans d’autres provinces.

 

Quand Murehe devient Mureshe

Quand Murehe devient Mureshe

Le gisement de Cassiterite de Murehe est connu des autorités burundaises depuis l'indépendance du Burundi. Entre les années 1980 et 1990, les autorités burundaises, appuyées par les agences de coopération dont le GTZ de l'époque, ont tenté l'exploitation de ces minerais, mais se sont heurtés aux moyens techniques et financiers. C'est du moins ce qu'affirment des experts étrangers et des fonctionnaires burundais qui ont travaillé sur le dossier. Ce qui entre en contradiction avec les récentes déclarations du Président Ndayishimiye appuyé par des agents de la société BUMECO, Burundi Metal Company.

 

Le Site de Murehe, en commune Busoni de la province de Kirundo  (nord du pays) regorge des minerais en Cassitérite et Coltan. Cette déclaration du Président Ndayishimiye et des agents de la société BUMECO, spécialisée dans l'extraction de la cassitérite et du coltan, est confirmée par des experts internationaux et des cadres nationaux dans le domaine minier.

Première aberration dans les récentes déclarations du président Ndayishimiye et les agents de la société BUMECO est de dire qu'il s'agit d'une découverte d'un gisement, car les colons belges, depuis, l'indépendance du pays, ont laissé aux autorités burundaises des cartes et des études en rapport avec l'existence de ce gisement de Cassitérite de Murehe. Des documents qu'on trouve même publiquement au musée de Tervuren en Belgique et au ministère de l'énergie et des mines du Burundi.

Deuxième mensonge de la société BUMECO, avalée et relayée par le Président Ndayishimiye est la prétendue fermeture des galeries menant à l'intérieur du gisement. Ndayishimiye et les agents de la société BUMECO semblent ignorer qu'il est interdit de laisser ouvert toute ouverture d'une galerie, d'un forage ou tout ouvrage minier. Ceci pour éviter des accidents qui peuvent emporter des vies humaines ou même animales

Pour preuve que les colons n'ont pas caché ce gisement, les agences de coopération belges et allemandes dont la GTZ ont aidé, dans les années 1980 et 1990, les autorités burundaises à explorer les possibilités d'exploiter ce gisement de Murehe. À l'époque, le constat était que les travaux d'exploration étaient loin supérieurs aux revenus de l'exploitation en raison du prix bas de l'Etain sur le marché international.

Troisième mensonge dans les déclarations du Président Ndayishimiye et ses alliés de la société BUMECO: c'est la quantité des tonnes annoncées. Des spécialistes sur le plan international n'en reviennent pas : il est mondialement interdit, soulignent nos sources, de déclarer une ressource minière sans études préalables pour évaluer la quantité et la qualité. Des études qui prennent du temps et de la haute technologie. À titre d'exemple, nos sources indiquent qu'on peut identifier un filon d'un minerai et le perdre de vue après 50m. Ce qui nécessite une autre recherche scientifique pour aboutir à une déclaration objective, déclarent les experts.

La société BUMECO s'est rendue coupable d'une infraction punissable si elle était cotée à la bourse, concluent nos experts.

Enfin, la quatrième erreur de Ndayishimiye et les agents de la société BUMECO. C'est l'estimation du coût de ces minerais enfouis dans le gisement de Murehe.

Pour les experts internationaux, la valeur de l'exploitation minière réside dans la transformation et non l'extraction des matières. Ils soulignent qu'on ne peut pas estimer le coût sur base des matières extraites, mais plutôt par rapport à la quantité et à la qualité du produit fini.

Les experts internationaux et les cadres du ministère de l'énergie et des mines sont unanimes : les déclarations du Président Ndayishimiye et les agents de la société BUMECO sont biaisées et non conformes aux standards internationaux. Ils y voient une autre raison beaucoup plus politique que scientifique.

 

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Photo: Le site de Murehe

Dossier Sapor : Un cas qui révèle tout un dysfonctionnement  du régime Ndayishimiye

Dossier Sapor : Un cas qui révèle tout un dysfonctionnement du régime Ndayishimiye

Huit mois après l’octroi de la Licence de production, le Bureau Burundais de Normalisation et de contrôle de qualité BBN retire la Licence de production de Sapor Wine. Une mesure qui intervient trois jours après des déclarations faites par le président de la République. Sans prendre de mesures, le président Evariste Ndayishimiye a qualifié la boisson de poison.

« Sapor n’est pas un vin. La boisson n’est pas obtenue par la fermentation alcoolique de fruits ou de jus de fruits. » A expliqué ce 16 juillet, Jérémie Ngezahayo, le directeur général du BBN.

Cette annonce suivie de la mesure de suspension de production et vente de Sapor est tombée trois jours après les déclarations du président de la République. Samedi 13 juillet, s’adressant à la population de Kayanza à la fin de la séance des travaux communautaires, le président Evariste Ndayishimiye s’en est pris à cette boisson.  « C’est du poison que vous êtes en train de consommer pour nous priver d’atteindre la vision 2040-2060. Des hommes sont de plus en plus faibles, improductifs. » Malgré son constat, le président Ndayishimiye n'a annoncé à cette population aucune mesure prise pour la protéger. Il a plutôt exhorté les autorités locales à protéger leurs gouvernés.

La licence de production de Sapor avait été octroyée le 03 novembre 2023. Le BBN dit ne pas prendre cette mesure suite aux déclarations du président de la République, mais plutôt que «  c’est après analyses entamées depuis juin dernier. »

Le BBN a décidé de retirer cette licence, car, « les résultats d’évaluation de la surveillance du marché et d’audit de surveillance ont montré que la boisson n’est pas conforme aux normes. »

Toutefois, Jérémie Ngenzahayo a tenu à préciser que les analyses n’ont trouvé rien de nuisible dans la boisson. « Sapor ne contient rien de toxique, pas même le méthanol. La boisson est juste très alcoolisée. » A déclaré Jérémie Ngenzahayo.

La commercialisation et la production de Sapor sont suspendues après une longue période d’alerte sur les effets dévastateurs de cette boisson. Un sujet qui a même été débattu au Parlement. Lors de ces séances, la ministre du commerce a reconnu que la boisson est nuisible, mais qu’au lieu de suspendre sa production et sa commercialisation, ils ont arrêté d’autres mesures, car, « elle apporte beaucoup aux caisses de l’État. »

Des avis divergent sur des mesures qui devraient accompagner cette suspension de production et commercialisation de Sapor.

Pour l’ancien président de l’Assemblée Nationale, Léonce Ngendakumana le dossier Sapor montre un dysfonctionnement qui règne au sein du gouvernement. « Non seulement le dossier prouve l’incompréhension, par certains dirigeants du pays, de la politique du président, mais aussi, il montre qu’il y a un manque de collaboration entre le président de la République et les membres de son gouvernement. Comme il l’a d’ailleurs lui-même avoué. » Réagit Léonce Ngendakumana qui demande au   président de la République de prendre des mesures qui s’imposent contre deux membres de son gouvernement. La ministre du commerce pour avoir laissé la commercialisation d’une boisson qu’elle-même reconnait être nuisible à la santé des consommateurs, et le ministre des finances que l’ancien président de l’Assemblée Nationale juge de complice, car il a osé encaisser des fonds provenant des boissons nuisibles. 

Le parti Sahwanya Frodebu pour sa part, réclame le limogeage de la ministre du commerce, mais aussi du responsable du Bureau Burundais de Normalisation BBN, « qui ne fait pas le suivi régulier des activités de l’usine. » Le Sahwanya Frodebu réclame aussi des sanctions contre l’entreprise qui n’a pas respecté les normes.

L’ONG Parole et Actions pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités, PARCEM, elle, trouve que le cas risque de se répéter. BBN devrait être doté de la technologie moderne, du personnel suffisant et qualifié ainsi que des fonds nécessaires pour être à la hauteur des autres centres de contrôle de qualité, plaide le président de PARCEM.

Faustin Ndikumana rappelle que jusque-là les boissons et autres produits alimentaires exportés du Burundi n’inspirent pas tous confiance, car BBN ne répond pas aux standards de certification internationale. Même les produits qui entrent ne sont pas fiables à  100%, déplore le président de PARCEM.

Le cas comme celui de Sapor montre que l’environnement des affaires reste lacunaire au Burundi. Les organes du pays ne sont encore forts et outillés pour prendre de bonnes mesures. « Les investisseurs reçoivent des autorisations à travailler, investissent pour être, peu de temps après, interdits à travailler. La situation n’est pas rassurante pour attirer de vrais investisseurs. » Regrette Faustin Ndikumana.

 

 

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