Welcome to RPA   Click to listen highlighted text! Welcome to RPA Powered By GSpeech

Radio Publique Africaine
“La voix des sans voix”

Burundi : Négligence et dévalorisation de la langue d’apprentissage

Burundi : Négligence et dévalorisation de la langue d’apprentissage

Le français et l’anglais ne feront pas objet des épreuves de l’examen national, année-scolaire 2023-2024, pour la section Mathématiques-Statistiques. Mesure prise par le ministère en charge de l’éducation nationale et qui est déplorée par les enseignants qui trouvent d’ailleurs que le français, qui est la langue d’enseignements au Burundi, subit un processus de dévalorisation depuis une dizaine d’années.

En date du 19 juin 2024, le ministre de l’éducation nationale et de la recherche scientifique a annoncé aux directeurs provinciaux de l’éducation que les cours de français et anglais ne feront pas partie des épreuves de l’examen d’Etat édition 2024 pour la section Mathématiques-Statistique (Maths-Stat).

La section Maths-Stat est nouvelle, et c’est sa première promotion qui passera le test national cette année. Au cours de la conférence publique animée par les membres du gouvernement, vendredi dernier 28 juin 2024, le ministre de l’éducation nationale a déclaré que la section Maths-Stat n’est pas la seule section à ne pas faire le français et l’anglais à l’examen national.

« D’autres sections telles que Maths-physique et Biochimie, Sciences de la terre existent depuis des années, mais le français et l’anglais ne sont pas matières à examen d’Etat. C’est pour cela que nous avons décidé que ces cours ne seront pas faites à l’examen d’Etat de cette année aussi pour la section Maths-Stat», a expliqué le ministre.

 

Les enseignants parlent de dévalorisation de la langue d’enseignement

De la première année primaire jusqu’à la formation universitaire, les cours au Burundi sont dispensés en langue française.

La Fédération Nationale des Syndicats du secteur de l’Enseignement et de l’Education du Burundi, FNASEEB en sigle, trouve que le retrait du français des disciplines qui feront objet de l’examen d’Etat pour la section Maths-Stat est la conséquence du processus de dévalorisation de cette langue.

La FNASEEB explique que la négligence de la langue française a commencé avec l’introduction de l’anglais et du kiswahili dans les disciplines enseignées à l’école primaire, après la naissance de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Est, où les deux langues sont couramment utilisées. L’Etat du Burundi avait l’ambition, précise la fédération, d’élever l’anglais au niveau de la langue d’enseignement en remplacement du français. En conséquence, déplore la FNASEEB, les séances du français ont été revues à la baisse et parallèlement les gestionnaires de l’éducation ont décidé l’allègement du programme du français en retirant certains thèmes comme l’expression, qui dote pourtant à l’enfant les compétences communicatives à l’oral et à l’écrit.

Avec la naissance de l’école fondamentale en 2013, le français a été versé dans le domaine des langues avec comme conséquences l’absence de logique interne et de cohérence entre les thèmes enseignés, regrette la fédération nationale des syndicats du secteur de l’enseignement. Ici, le français a acquis le statut d’autres langues enseignées, alors que toutes les matières sont dispensées en français.

Avec l’avènement de l’enseignement post fondamental, les séances du français ont été sensiblement baissées dans toutes les sections sauf dans la section langue, mais même dans cette section la matière enseignée ne cadre pas avec le niveau atteint par les apprenants, souligne la Fédération des syndicats du secteur de l’enseignement et de l’éducation.

Pour la Fédération Nationale des Syndicats du secteur de l’Enseignement et de l’Education du Burundi, dans la section pédagogique qui forme les formateurs, la langue française, qui est la future langue de transmission, n’a pas la place qu’il faut et dans les sections scientifiques et techniques, elle semble ignorée.

Les conséquences de tout cela, conclut la FNASEEB et l’incapacité des apprenants d’intérioriser les contenus des enseignements suite à l’absence de maitrise de la langue d’enseignement et d’apprentissage.  FNASEEB demande au gouvernement du Burundi de remettre à sa juste valeur la langue française dans l’enseignement conformément aux conclusions des états généraux de l’éducation qui ont eu lieu en juin 2022 et qui ont recommandé la promotion de la langue française à tous les niveaux d’enseignements.

Selon le ministre François Havyarimana, le français et l’anglais ont été retirés de la liste des épreuves de l’examen d’Etat de l’édition 2024 pour la section Mathématiques-Statistiques dans le but de revaloriser ces deux langues. Les années à venir, a-t-il déclaré, le français et l’anglais feront partie des cours à test pour la section Maths-Stat et pour toutes les autres sections des sciences.

 

De la corruption dans le traitement des dossiers de nouveaux enseignants

De la corruption dans le traitement des dossiers de nouveaux enseignants

Les enseignants qui ont débuté leurs prestations en octobre dernier n’ont pas tous commencé à percevoir leurs salaires. Le personnel du ministère de l’éducation nationale chargé du traitement des dossiers des nouveaux recrus sont reprochés de  corruption. Des enseignants révèlent que ceux qui  perçoivent déjà  leurs salaires ont soit été parrainés  par des gens influents soit corrompu ces agents du ministère de tutelle.

Ces enseignants ont débuté leur carrière depuis déjà six mois après avoir réussi un test de recrutement. Ils sont affectés dans différentes provinces du pays.  Censés commencer en même temps à percevoir les salaires, certains sont rémunérés  depuis déjà trois mois alors que d’autres n’ont pas encore eu même le salaire d’un mois.

 « Certains de nos collègues reçoivent les salaires depuis décembre dernier. Nous, nous attendons toujours. Ils ont des gens influents qui ont plaidé pour eux. Pour que le dossier avance rapidement, il faut intéresser le personnel  du département chargé de l’étude des dossiers des nouveaux enseignants au sein du ministère de l’éducation nationale»,  déplore un des enseignants.

Ces enseignants lésés demandent au ministre ayant l’éducation et la recherche scientifique  dans ses attributions de tout faire pour recadrer ses employés  qui font trainer la procédure pour des raisons de corruption.

Nous n’avons pas encore pu avoir la réaction du ministre de l’éducation nationale et de la recherche scientifique, François Havyarimana.

 

 ………………………….

Photo : Un enseignant dans une école au Burundi

 Makamba: Manque criant d’enseignants à Nyanza-Lac

Makamba: Manque criant d’enseignants à Nyanza-Lac

La commune Nyanza-Lac de la province Makamba connait une insuffisance du personnel enseignant. Cette carence est à l’origine du mauvais rendement des élèves qui n’étudient pas dans de bonnes conditions.

Les zones les plus touchées par ce manque d’enseignants sont la zone Mukungu et Kazirabageni, toutes de la commune Nyanza-Lac. Les écoles fondamentales et post fondamentales font face à cette situation. Les conséquences sont multiples.

Le peu d’enseignants disponibles pour le moment gèrent des classes pléthoriques, ce qui affecte l’apprentissage des élèves. « Certains enseignants se retrouvent à enseigner des matières  qu’ils ne maitrisent pas. Les élèves n’arrivent pas à comprendre les matières et leurs notes ne font que baisser. » Explique un des enseignants de la commune.

Enseignants et parents de la commune Nyanza-Lac demandent au gouvernement de prendre au sérieux ce problème et de faire des recrutements sur base des compétences.

Nous n’avons pas encore pu avoir la réaction du directeur de l’Education en commune Nyanza-Lac. 

Kirundo: Paralysie des activités à l’ECOFO Kavomo faute d’autorité dirigeante

Kirundo: Paralysie des activités à l’ECOFO Kavomo faute d’autorité dirigeante

Les activités de l’Ecole fondamentale (ECOFO) Kavomo située en commune et province Kirundo tournent au ralenti. En effet, après 3 mois passés sans directeur, cet établissement scolaire fonctionne au ralenti, surtout en ce qui est de la préparation des élèves qui devront passer le concours national de fin de cycle.

 L’ECOFO Kavomo n’a pas de directeur depuis le début du mois de janvier 2024. Ce dernier a été coffré pour avoir violenté un habitant de cette localité qu’il accusait de vol. Durant tous ces 3 mois, les activités de l’école sont presque toutes paralysées. « Les parents, tout comme le personnel dudit établissement, n’ont personne vers qui aller en cas de besoin. Et tout le monde se demande pourquoi ce directeur n’a pas encore été remplacé. » A indiqué un parent qui s’est confié à la RPA.

Pour le cas des activités suspendues, nous citerons entre autres, à titre illustratif, l’octroi des attestations de service  pour enseignants ainsi que d’autres activités aux arrêts faute de dirigeant. « Dernièrement, les autres établissements ont obtenus les fonds de roulement, mais chez nous, cet argent n’a pas été réceptionné parce que le directeur n’était pas là. Cela veut dire que presque toutes les activités sont suspendues. Même les tests d’entrainements des élèves de la 9ème année n’ont pas encore eu lieu faute de budget. »  A regretté un des enseignants dudit établissement.

A propos de ces grognes, la rédaction de la RPA a essayé de joindre Domitien Nshimirimana, Directeur Communal de l’Enseignement à Kirundo (nord du pays) pour recueillir sa version. Mais ce dernier, une fois qu’on a décliné notre identité et qu’on lui a expliqué l’objet de notre sollicitation, il nous a raccrochés au nez.

Faire un don

Nos journaux parlés

Qui est en ligne?

Nous avons 1387 invités et aucun membre en ligne

Click to listen highlighted text! Powered By GSpeech